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"Un ouvroir" de Renouard, 1890.

En 1882, le programme de travail manuel prescrit essentiellement trois travaux féminins usuels : le tricot, la marque et la couture. La progression est établie fidèlement à l’aspect concentrique des apprentissages avec en amont quelques exercices fröbéliens destinés à développer la dextérité de la main et en aval une initiation à la coupe et confection de vêtements. (voir page Travail manuel)

L'intégration du travail manuel dans l'éducation physique n'est pas surprenant car le maintien du corps et l'agilité des mains sont essentiels.

Le décret du 29 janvier 1890, assigne à la charge des communes l'achat pour les écoles de filles, de l'étoffe nécessaire à l'enseignement élémentaire de la couture.


Semblant aller de soi et ne demandant qu’un matériel rudimentaire, les pratiques scolaires révèlent pourtant l’absence d’un enseignement méthodique.

« …arrive l’heure de la leçon de couture. Je laisse tout le monde s’installer et je vois apparaître une série d’objets les plus variés. Deux ou trois aspirantes au certificat d’études ont un fil, une aiguille et de l’étoffe : elles cousent, ce sont les seules. Les autres font de la dentelle, de la tapisserie, du crochet, beaucoup de crochet ; les petites ne font rien du tout. La maîtresse regarde. On pourrait, à la rigueur, se croire dans un atelier, mais non dans une classe où se fait une leçon, car une leçon, il n’y en a point. »

L’inspectrice générale  Marie Thomas note : « L’école n’est pas un atelier destiné à une fabrication individuelle et machinale. Chaque leçon doit donner à l’enfant une notion, une connaissance nouvelle, ou aider à développer le goût, l’adresse, l’habileté. »

L'organisation qu'elle souhaite porte sur l'existence d'une leçon collective, avec démonstrations au tableau noir, ou mieux encore, au moyen de tableaux spéciaux en étoffe. L'enseignement doit être programmé et gradué suivant les difficultés.

  

L'enseignement de la couture est généralement donné sans méthode, les élèves sont trop souvent livrées à elles-mêmes ; l'enseignement est individuel ou plutôt il n'y a pas d'enseignement, cat chaque petite fille a un travail quelconque, presque toujours le même d'un bout de l'année à l'autre. Dans les examens, les candidates ne savent pas mesurer ou apprécier une longueur, elles manquent de goût pour la présentation ou la disposition du travail.

Selon l'inspecteur P.-E. Marcant, les causes de l'insuccès de cet enseignement sont la mauvaise interprétation des règlements et le mauvais vouloir montré par les institutrices. On enseigne la couture, mais on ignore qu'il y a un programme à suivre. On se borne à faire des travaux de luxe, de broderie, de tapisserie, ouvrages de dames, plutôt que des travaux pratiques. Un certain nombre d'institutrices n'ont pas compris ce que pouvait être l'enseignement de la couture ; quelques unes ne croient pas que l'enseignement de la couture puisse se faire à l'école car les difficultés sont trop grandes et que l'on n'a pas trop de temps pour les programmes.


Dans les nouveaux programmes de 1923, le travail manuel comporte deux catégories d'exercices : ceux qui servent à faciliter ou à corroborer l'enseignement scientifique identiques à toutes les écoles et ceux qui constituent une préparation à la vie courante. Pour les jeunes filles, l'enseignement n'a pas pour but de faire exécuter le plus grand nombre possible d'exercices ni de faire confectionner "des chefs-d'œuvre". Il est essentiellement éducatif ; il associe, dans la plus large mesure, l'intelligence à l'action des doigts ; il développe le goût, l'habileté, la dextérité des enfants.

Plus simple que l'ancien programme, les exercices trop difficiles pour des fillettes ont été éliminés. Pour que l'enseignement soit efficace, il faut qu'il se tienne à la portée des élèves. Le travail manuel a naturellement pour but principal de développer l'habileté de la main.

L’allégement des horaires oblige à faire achever les travaux à la maison. Cela présente l’avantage de montrer à la mère de famille le caractère pratique de l’enseignement donné à l’école. En revanche, l'inspecteur P.E. Marcant considère que la réduction du temps est une atteinte à la formation complète de la future femme.

Le crochet « moins intelligents » que la couture, donne une application matérielle à une première initiation à la composition décorative du dessin. Ils sont proches des constructions géométriques car leur composition initiale exige la qualité du traçage des dessins.


Les instructions demandent qu'au Cours Préparatoire les fillettes abordent, avec un crochet d'os ou de bois, les travaux qui leur sont propres (étude de la maille, chaînette et barrette). Il convient de leur faire exécuter des objets très simples dont elles aperçoivent l'utilité et qui pourront être rapidement menés à bonne fin (cache-nez de poupée, jarretières, etc.).

Au Cours Elémentaire la fillette aborde le tricot et la couture. Le maniement des aiguilles (en bois avec une boule à une extrémité) est plus délicat que celui du crochet. Quand les enfants auront, jusqu'à huit ans, conduit de petits travaux aux aiguilles analogues à ceux qu'elles ont fait précédemment au crochet, elles pourront entreprendre un vrai travail : cache-col, petite écharpe, petit jupon de dessous.

Mais si intéressante que soit pour une femme la connaissance du crochet et du tricot en vue de la confection de vêtements de laine, la couture doit prendre la première place dans le travail manuel des filles. Dans cet enseignement, comme dans les autres, il faut viser très vite au travail utile, car beaucoup de femmes ne sauront jamais, en fait de couture que ce qu'elles auront appris à l'école. Aussi, le raccommodage économique doit-il être abordé aussitôt que possible, ainsi que la confection.  Après une série d'exercices sur canevas et grosse toile destinés à apprendre les points divers, on demandera aux enfants d'apporter une pièce à ourler : mouchoir, torchon, etc. on apprendra à poser une attache à un essuie-mains ; on recoudra les boutons et les agrafes ; la maîtresse ne tolérera pas de tabliers ni de robes tenus avec des épingles. En même temps, tous les enfants apprendront à marquer sur canevas les lettres de leur nom et de leurs prénoms. On perdrait beaucoup de temps si l'on faisait exécuter par les enfants un alphabet complet au point de croix.

Au Cours Moyen, les exercices divers sont continués et les fillettes pourront avoir une certaine liberté dans le choix de leur travail. Elle pourra donc, si elle a un petit frère, confectionner, en collaboration avec sa mère, des pièces de lingerie enfantine.

Au cours moyen, on aborde la reprise sur tricot, autrement dit le raccommodage des bas.

Au Cours Supérieur, l'étude de la fronce et du pli permettra aux enfants d'entreprendre de petits vêtements ou pièces de trousseaux, robes et tabliers d'enfants très simples.

L'institutrice doit habituer les enfants à soigner leur travail, et le bien finir, à le poursuivre jusqu'à la fin.

Les instructions indiquent qu'on verrait avec joie, l'institutrice emmener toutes ses élèves dehors pour cette leçon, ou les faire asseoir sous le préau autour d'elle ; elle aurait là au grand air tout son petit monde sous les yeux.


Au certificat d’études, l’épreuve de 50 minutes permet de vérifier la compétence des fillettes et leurs capacités pratiques, symboles de leur rôle à venir. A la différence des garçons qui sont évalués sur le dessin, les filles doivent prouver une capacité pratique.

  

Dans les programmes et instructions de 1938, les travaux manuels conservent toujours leur caractère éducatif, en ce sens qu'ils visent à développer l'habileté manuelle des enfants, qu'ils aident à développer les aptitudes en général, et les aptitudes professionnelles en particulier. En ce qui concerne les filles, ils doivent développer leur goût pour les activités ménagères et familiales. Pour la couture, il s’agit de réalisation sur un vrai tissu et de la confection de vrais objets et d’exercices ménagers pratiques : cuisine, jardinage, légumes, fleurs. Il faut toujours former la mère de famille ; profession la plus respectable qu’il soit.

Méthode de Coupe et d'assemblage pour robes de femmes et vêtements d'enfants, par Mme G. Schéfer née Bachellery, Librairie Ch. Delagrave, 1887.


 Enseignements

Education manuelle

2. Travaux à l'aiguille

Les travaux à l'aiguille recouvrent tous les ouvrages de fils et l'ensemble des travaux de réparation ou de confection des vêtements.

On divise généralement les travaux à l'aiguille en travaux utiles (tricot, marquage, couture, raccommodage, coupe et confection des vêtements) et en travaux d'agrément (crochet, broderie, tapisserie, filochage, etc.). Les premiers doivent être enseignés à l'école ; les autres, sans être indispensables, constituent une occupation agréable et sont propres à développer l'habileté et le goût.


Les loisirs d'une jeune fille seront mieux occupés à ces distractions utiles qu'à des lectures frivoles ou dangereuses. (Les travaux à l'aiguille à l'Ecole normale et à l'école primaire, de M. Du Caju et E. Cornélis)



C'est Lakanal qui introduit, le 3 brumaire an III, pour la première fois l'enseignement du travail manuel pour les filles.

Les filles apprendront à lire, à écrire, à compter et les éléments de la morale républicaine. Elles seront formées aux travaux manuels des différentes espèces utiles et communes.

  

Cours pratique de travail manuel

A l'usage des écoles maternelles, des écoles enfantines et des écoles élémentaires de jeunes filles, par Mme E. Liétout, Gédalge Jeune, Libraire-Editeur, 1889.

Cours de travail manuel pour les écoles

première partie, Le modelage

Deuxième partie, Les fleurs, 1896 ;

Troisième partie, Le tricot sans aiguilles, 1897 ;

Quatrième partie, Le tissage, 1898 ;

de Melle C. Depoully, Librairie Hachette et Cie.

Cahiers de tissus pour l'enseignement de la couture

 par Mme L. Charbonnier, Librairie Ch. Delagrave, 1885.

Cahiers appartenant à Pézier Charlotte née à Gazeran le 18 mai 1884

  

Le tricot à l'école.

- Affiche

- manuel du professeur

Edité par les filatures de la Redoute à Roubaix

Série de buvards

Apprenez à coudre, à broder avec les fils DMC.


- Apprenez à tricoter et faites le concours scolaire national.organisé par le Comité de propagande pour le tricot-main, 1960.

Cahier de couture.

 Cours de Travail Manuel avec les Eléments de coupe, Méthode progressive pour les écoles de jeunes filles, par Melle Pérot, Librairie Guionie Père et fils à Brive-la-Gaillarde.

Aux termes de l’article 48 de la loi du 15 mars 1850, l’enseignement des travaux à l’aiguille est obligatoire dans les écoles de filles.

« Qu’une jeune fille sache lire, écrire, compter,…, rien de plus désirable ; mais qu’elle ne s’entende pas à manier l’aiguille, quoi de pire ? » (Manuel de l’enseignement primaire par Eugène Rendu)

Dès 1855, une instruction adressée aux Commissions d'examen pour les brevets de capacité enjoint d'ajourner à une autre session toute aspirante qui n'a pas une habileté suffisante dans les ouvrages à l'aiguille.

Une circulaire du ministre adressée aux préfets en 1864, recommande l'établissement d'ouvroirs dans les localités n'ayant qu'une école mixte.

Un arrêté ministériel du 3 juillet 1866 décide que les aspirantes qui n'obtiennent pas un nombre déterminé de points pour la couture ne seront pas admises aux épreuves orales.

En dépit de ces mesures, les progrès de l'enseignement des travaux à l'aiguille sont très lents.


Dans toute école mixte tenue par un instituteur, une femme nommée par le préfet, sur proposition du maire, est chargée de diriger les travaux à l’aiguille des filles. Son traitement est fixé par le préfet, après avis du conseil municipal. (Loi du 10 avril 1867)

Lorsque l’instituteur est marié et père de famille, le choix doit naturellement s’arrêter sur la femme, la fille ou la sœur de l’instituteur, si toutefois elle est réellement en état de donner de bonnes leçons de couture aux enfants. (Circulaire du 12 mai 1867)

Certains maîtres utilisent cette activité comme un instrument de gain en soumettant à un travail de sept, huit ou dix heures de pauvres jeunes filles.

« Le travail à l’aiguille, dans nos écoles, dit madame Pape-Carpentier, doit avoir le caractère d’un enseignement ; on doit y voir un moyen d’éducation salutaire au corps et à l’âme des petits enfants, un exercice tendant à développer chez eux l’habileté de l’œil et de la main, en vue de leur profession future, et non un moyen immédiat de lucre et de produit. »

A cette époque les travaux à l’aiguille complètent l’éducation des filles. On se borne au tricot, on parle surtout crochet, broderie ou tapisserie.


L’inspecteur A.J. Viaud, un des premiers concepteurs d’une méthode d’enseignement, divise les travaux manuels en trois catégories : les travaux nécessaires et indispensables, seuls qu'il retient pour l'école (couture et tricot), les travaux utiles et agréables (broderie, tapisserie et dentelle) et les travaux de simple agrément. Il prévoit deux jours de travaux manuels, le mercredi pour le tricot et le samedi pour la couture.

En outre, il prescrit un enseignement mutuel permettant la transmission orale des savoir-faire. Les enfants sachant tricoter appelés mamans ou  petites mères font l'instruction des petites filles novices qui leur sont confiées chaque mois par tirage au sort.

Il imagine une pièce de linge, de 8 à 10 cm de côté que la fillette de 5 ou 6 ans, coud puis découd, pour progresser et conserver une surface de travail. Les plus grandes, lorsqu’elles n’apportent pas du raccommodage ou du neuf à faire, travaillent elles-aussi sur une pièce de linge et conservent progressivement des spécimens de tous les points à connaître.

Il donne ainsi une forme scolaire à cette activité domestique en assurant le travail effectif de toutes les élèves. (J. Lebeaume)


Quant au programme, voici comment Melle de Mussey, inspectrice départementale, le fixe en 1878 :

« Ourlet, surjet, couture rabattue, marque, tricot, jarretière, tricot bas, boutonnière, piqué, bride, reprise, remaillage, feston, bas garnis, morceaux posés, reprises de tous dessins. Il faut répartir ces divers genres de travaux entre toutes les classes, en les graduant selon l’âge et le degré d’avancement des élèves.»

L'ordonnance du 23 juin 1836 inscrit les travaux à l'aiguille au nombre des matières à enseigner dans les écoles primaires de fille, et la connaissance des travaux sont exigée des aspirantes au brevet de capacité pour l'enseignement élémentaire.

Ld. Charpentier, instituteur directeur d'une école communale à Reims, dans son ouvrage " Des moyens d'améliorer et de généraliser l'éducation des jeunes filles, 1938, (prix décerné par la Société pour l'Instruction élémentaire) indique que l'éducation des filles du peuple serait bien imparfaite, si elles étaient laissées dans l'ignorance des meilleurs modes à suivre pour les ouvrages manuels qui doivent faire la principale occupation de leur vie. Les travaux d'entretien et de raccommodage de vêtements sont en général mal exécutés dans les familles peu fortunées… Il est donc essentiel que, dans l'école, les jeunes personnes apprennent la couture, et surtout les différentes espèces de raccommodage qu'exigent les diverses pièces de l'habillement. Il faut proscrire les travaux futiles en usage pour les fêtes et pour le premier de l'an … Il ne faut pas perdre de vue que la femme, et que par conséquent son éducation doit y être aussi achevée que possible.

Les nouvelles dispositions de l’arrêté du 17 septembre 1898, limitent les exercices fröbéliens (pliage, découpage, modelage) à la section enfantine. Il interdit surtout deux dérives extrêmes, l’inutilité pratique et le professionnalisme, et détermine le champ d’application du travail manuel appris à l’école : « la couture utile, couture de ménage ».

« Il y a une marche à suivre, une progression à établir en couture comme en lecture, comme en calcul… La leçon d’ouvrage manuel doit être simultanée, comme toute autre leçon ; chaque cours doit faire le même exercice de couture, comme la même dictée, comme le même problème, avec démonstration et dessins au tableau. Les mamans n’ont pas plus à envoyer à la maîtresse la matière du travail manuel, qu’elles n’ont à lui envoyer les problèmes ou les sujets de rédaction ».

L’école ne pouvant enseigner tous les travaux d’aiguille, on sélectionne les plus éducatifs car les moins machinaux ; Inspiré par la méthode Schallenfeld, on a donc écarté tous les travaux autres que le tricot, le crochet, la reprise, la couture et la marque. (Rosalie Schallenfeld, institutrice allemande, aidée de sa sœur,  élabore une méthode et un programme qu'elle expose dans un livre : L'enseignement des travaux à l'aiguille dans les écoles primaires. Elle interdit l'enseignement machinal et recommande la simultanéité des exercices. Elle emploie une collection de quatorze planches murales pour le tricot, le crochet et la couture)

A cette date apparaît la layette. Outre sa fonction du rôle de mère de famille de la femme, c’est le moyen d’accommodation de l’enseignement aux exigences matérielles. Ces petits objets requièrent moins de matériaux et d’espace, et leur réalisation s’adapte davantage aux contraintes de durée des séquences et d’intérêt des enfants.

Dans l’esprit d’une pédagogie rénovée, la confection des objets utiles est préférée aux pièces d’essai.

Une méthode attrayante consiste à réaliser le trousseau de la poupée et de vraies chemises. On invite les institutrices à introduire la « grande poupée Suzy » de 80 cm de taille.

Substitution du personnel féminin aux instituteurs dans la direction des écoles mixtes


Tout en reconnaissant qu’il serait désirable, ainsi que le prescrit la loi du 30 octobre 1886, que toutes les écoles mixtes soient confiées, dans un délai aussi rapproché que possible, à des institutrices, je me rends exactement compte des difficultés que rencontrerait dans votre département l’application immédiate de cette mesure, aussi, Mr le Préfet, je vous autorise à ne pourvoir que graduellement au remplacement des instituteurs par des institutrices. (Circulaire ministérielle du 18 décembre 1893)

De nombreux conseils municipaux constatent avec regret que la loi du 25 juillet 1893 met à la charge des communes une dépense que beaucoup n’ont jamais supportée et cela à une époque où l’agriculture est loin d’être rémunératrice.

Les communes sont prévenues que dans le cas ou elles persisteraient dans leur refus de voter l’allocation fixée par le décret du 2 août 1890, il serait pourvu au remplacement de l’instituteur par une institutrice en conformité de l’article six de la loi du 30 octobre 1886.

Beaucoup de maires refusent de payer l’indemnité de maîtresse de couture aux institutrices, à cause de trop de charge pour la commune.

Une subvention est accordée par l’Etat aux communes en vue de leur venir en aide dans le paiement des allocations dues aux maîtresses de coutures, au profit des communes qui ont demandé que la direction de leur école mixte reste confiée à un instituteur. (Loi du 27 décembre 1895)

La marque

La marque en fil rouge

  

Exercices de marque sur toile au fil rouge.

- Exercice de marque sur canevas

Baby-canevas

Pour éveiller chez la fillette le goût des travaux d’aiguilles, Baby-Canevas, ou tableaux au point de croix, est l’ouvrage tout indiqué. Ces canevas aux dessins clairs, harmonieux et d’un assortiment moderne, procurent aux fillettes un passe-temps aussi agréable qu’utile ; elles pourront, en effet, travailler progressivement à des travaux d’aiguilles de plus en plus difficiles.

  

Le raccommodage

On entend par raccommodage tous les procédés à l'aide desquels on répare dans les étoffes les dégâts causés par l'usure ou par les accidents.

Le premier des raccommodages est la reprise, qui consiste à remplacer avec du fil, du coton, de la soie ou de la laine les fils qui manquent à l'étoffe, ou à en refaire le tissu. Le second est la pièce que l'on rajoute pour dissimuler le trou.

  

La couture

Les principaux points de couture étudiés sont : le surjet, le point d'ourlet, le point devant, le point arrière, le point de chausson, le point de chainette.

Les différentes coutures sont : la couture rabattue, la couture double dite anglaise, la couture d'ourlet, le biais.

  

Abécédaire d'Eugénie Mure, au fil noir sur toile de lin, XIXe siècle.

Dimensions 35 x 35.

Matériel préconisé par M. Bourqui, Inspectrice de l'enseignement primaire, pour les élèves du cours moyen et supérieur.

Une fillette doit avoir son matériel personnel, simple, mais complet :

a) une pochette à ouvrage, dite "ménagère" contenant : un dé, des ciseaux ; des aiguilles sur un porte-aiguilles ; des cartes ou bobines de fil blanc et de couleur de diverses grosseurs ; du cordonnet pour les boutonnières ; un mètre en ruban ; une petite boîte renfermant boutons, agrafes et pressions ; un ou deux jeux d'aiguilles à tricoter ; un crochet en os ; de la laine à tricoter ;

b) des morceaux d'étoffe blanche sur lesquels on étudiera les points de couture ;

c) une serviette ou linge blanc qu'on étalera sur la table de classe pour ne point risquer de salir son ouvrage ;

d) un cahier de couture formé de feuilles de fort papier d 35 cm x 25 cm environ ; on y fera figurer les pièces d'étude et les divers exercices ; on tracera sur la feuille de gauche le patron de l'objet, ou le croquis ; on inscrira la manière de l'exécuter et le prix de revient sur la feuille de droite ; le prix du même article acheté dans un magasin sera noté sous le précédent. (Le travail Manuel des Ecoles de Filles, Librairie Delagrave, 1925)

  

Modèle d’une leçon de couture

Elle est principalement structurée en deux temps. Le premier correspond à la présentation orale des connaissances qui sont par exemple le principe d’un point, son mode d’exécution, ses emplois dans les coutures caractéristiques. Dans un second temps, les élèves l’exécutent d’abord en dessin « grandeur naturelle » puis en fil rouge sur une pièce d’essai. Lorsque les enfants abordent la réalisation d’un objet usuel par exemple un mouchoir, le premier temps est une explication des principes de sa réalisation ou du choix des coutures selon l’étoffe et le second invite les fillettes à dessiner l’objet puis à le coudre.

  

Cahier Album de travaux de couture, Département du Loir-et-Cher, Ecole publique,1920, Spécialité de fournitures pour les écoles Samuel Doucet à Vendôme. Il est recommandé de coller ou coudre les pièces ou objets d'application sur le cahier-album.

La Layette


Elle est faite sans les mesures de l'enfant mais sur des mesures graduées qui se rapportent à trois âges : le premier âge, de la naissance à 2 ou 3 mois ; le deuxième âge, de 2 à 6 ou 8 mois ; le troisième âge, de 6 ou 8 mois jusqu'au moment où l'on cesse de mettre l'enfant en brassière.

Elle comprend : brassière, béguin ou bonnet  à trois pièces, bavette, couche-culotte à pointe, cache-lange, corset, bas recoupé.

Cahier de couture de R. Mabire

  

Point de marque

Cahier de couture de Paule Boutillon, classe du Cours Supérieur.

Composition d'une layette, brassière, chemise, le tablier, le point de chausson et boutonnière.

Le crochet

Il tire son nom de l'outil qui sert à le faire. Il est plus facile à faire et à comprendre que le tricot, c'est pour cette raison qu'il est abordé en premier.

- Exercices de crochet, cahier de couture de jeanne Peninou, Ecole communale de Sauveterre-de-Béarn, dirigée par Madame Arricau, commencée le 27 juin 1898.

Tricotin


"Charmant jouet, enseigne aux enfants, en les amusant l'art de confectionner de ravissants petits ouvrages, en tresse de laine."

L'arrêté du 17 octobre 1945 ne modifie pas les programmes du 16 aout 1941.


  

L’évolution industrielle et technique des années 1960 fait évoluer le statut de la femme au foyer.

En 1969, les disciplines d'éveil sont inscrites dans le cadre du tiers temps pédagogique.

  

Travaux manuels pour les petites filles, section enfantine et Cours élémentaire, par Stella, Maison A. Mame & fils à Tours, Imprimeurs-Editeurs, et Vve Ch. Poussielgue à Paris, Libraire.

Marquoir fait au fil de laine d'Augustine Minier, 1891. Ecole laïque St Mars d'Outillé.

dimensions 60 x 55.

La leçon de couture, tableau de Jean Geoffroy, gravure de Trichon, 1890, Le Magasin Pittoresque.

L'école de couture,

d'après B. Vautier.

Exercice de tricot : chausson au fil de coton

« Presque toutes les coopératives scolaires ont dans leur armoire, leur filleule, la grande poupée Susy, entourée souvent d’un mobilier fabriqué par les garçons. A Suzy, on fait chaque année un trousseau complet ; on la gâte en lui donnant des objets magnifiques fabriqués d’après les journaux spéciaux auxquels la société est abonnée ; coussins, vide-poche, etc. Le tout dispersé en fin d’année est recommencé l’année suivante. Les enfants peuvent ainsi, en travaillant sur le modèle, d’après les mesures prises, comprendre le métier et développer en elles, avec le goût du travail, le sens du goût tout court. »

 B. Profit

Enseignement de la dentelle à la main et de la dentelle sur métier


En exécution de la loi du 5 juillet 1903, l'enseignement de la dentelle est organisé dans les écoles de filles désignées par décret. (Décrets des 3 mai 1904, 6 juin 1905, 31 janvier 1907, 28 février 1908, 16 septembre 1913, 28 mai 1919)

ARTICLE PREMIER. — L'enseignement professionnel pour la dentelle à la main sera organisé dans les écoles primaires de filles des départements où la fabrication est en usage et dans les écoles normales d'institutrices de ces mêmes départements. Ces écoles seront désignées par décret.

Une circulaire en date du 16 janvier 1904 complète la réglementation :

Dans les communes où sera institué l'apprentissage de la dentelle, les heures consacrées à cet enseignement pourront être prises sur celles qui, dans les programmes, sont attribuées aux travaux de couture. Vous laisserez les enfants libres de s'exercer à ce travail en dehors des heures officielles de la classe.

Dans les examens de l'enseignement primaire (certificat d'études, etc.), et pour les régions indiquées plus haut, vous admettrez le travail de la dentelle comme une épreuve équivalente aux travaux de couture exigés par les programmes de ces examens.

Carreau d'enfant pour dentelle aux fuseaux

- Le crochet.

Collection des livrets publiés sous la direction de M. J. Baudrillard, Inspecteur primaire de la Seine.

Le Travail manuel des Ecoles de Filles, cours moyen et supérieur, Librairie Delagrave, 1925

Travail de couture de Marguerite Watterlot

Travaux de couture à l'Ecole Normale de filles

CPA, La leçon de couture aux fillettes, parc municipal de la ville de Metz.

Arrêtés du 17 et 20 septembre 1898

Programmes travaux manuels pour les filles


Classe enfantine de 5 à 7 ans


Cours élémentaire de 7 à 9 ans


Cours moyen de 9 à 11 ans

    1. Exercices de marque : alphabet et chiffres au point et marque sur toile
    2. Couture usuelle : Révision des premiers exercices ; point de piqûre, point de boutonnière, couture simple, couture en surjet, couture rabattue en droit file ; ourlé piqué, boutonnière, bride et pose de boutons. Exercices sur pièces d'essai.
    3. Raccommodage : Reprises sur tricot et tissus divers ; Pièces à un coin et à deux coins au point de surjet en couture rabattue ;
    4. Confection en étoffe de petits objets de layette et de vêtements pour jeunes enfants, tels que chemise, jupon, taie d'oreiller, tablier, brassière, etc.. L'exécution devra toujours être procédée du tracé avec mesures en grandeur naturelle.
    5. Tricot, crochet, filet :

Tricot : étude du bas. – Applications : bas d'enfant, chaussette ;

Crochet : reproduction de dessins. – Applications : chaussons, bonnet d'enfant, petite couverture, etc.

Filet : étude de la maille.



Cours supérieur de 11 ans à 13 ans

  1. Couture usuelle : Révision des exercices précédents de couture et raccommodage ; couture rabattue, en biais ; fronce, bordage, plis, ruches et plissés ; point de flanelle, point de chaînette, point d'épine, point de feston, jours très simples ; point d'ornement : exercices sur pièces d'essai ; applications variées.
  2. Raccommodage : Reprises en biais, reprise sur drap ; Pièces à quatre coins, pièce arrondie, exécutées en surjet et en couture rabattue. – Application : réparations de vêtements.
  3. Notions de coupe : Confection de petits vêtements simples et d'objets de lingerie, en étoffe, d'après un patron : chemise, jupon, tablier, robe et blouse d'enfant, objets de layette ;
  4. Tricot, crochet, filet, confection de petits objets, tels que jupon, brassière, bonnet, chaussons, filet, sac.

Usage et maniement de la machine à coudre. Exercices élémentaires de couture à la machine.

Travail manuel de filles, programme du 16 août 1941


Cours Préparatoire:

Crochet. Etude de la maille, chaînette et barrette. Confection d'objets simples cache-nez de poupée, jarretières, etc.


Cours Elémentaire

Eléments de couture usuelle : point devant, point arrière, point de côté, point de surjet, point de piqûre.

Exercices sur canevas et grosse toile. Application à des objets très simples (mouchoir, serviette, essuie-mains, etc.).

Raccommodages : pose de boutons et d'agrafes.

Tricot : étude collective de la maille. Applications simples avec deux aiguilles de bois.

Crochet : confection de cache-nez.


Cours Moyen

Alphabet et chiffres au point de marque sur grosse étamine.

Couture usuelle : couture simple, couture en surjet, couture rabattue en droit fil, ourlet piqué, pièces à un coin au point de surjet.

Raccommodage : reprise sur tricot.

Tricot : maille à l'endroit, maille à l'envers. Application : cache-col.

Crochet : continuation des exercices précédents. Applications : petits jupons.


Cours Supérieur 1ère année

Couture usuelle, couture rabattue, fronces, bordages, plis, applications variées.

Raccommodage : -- reprise sur grosse étoffe ; pièce à un coin, en surjet et en couture rabattue.

Tricot, crochet.


Cours Supérieur 2e année

Mêmes exercices qu'en première année. –Application : réparation de vêtements ; confection de petits objets simples (layette, tabliers, lainages, etc.)

Livrets Couture, raccommodage, broderie, notions élémentaires pour le Certificat d'Etudes. Maisons CB et DMC

  

Les chaînes rondes

  

- Tableaux de couture pour l'enseignement pratique des travaux à l'aiguille, comprenant pour chaque point des modèles en nature, des dessins et des légendes explicatives, en 28 leçons. Le tout est contenu dans une boîte avec un chevalet pour tenir les tableaux devant l'élève et une courroie pour fixer l'étoffe sur la table. Maison Emile Deyrolle.

  

Les merveilleuses poupées Suzy et Lisette rencontrent le plus prodigieux succès : toutes les écoles de filles possèderont bientôt une ou plusieurs poupées sur toile à bourrer et à habiller.

Suzy, 0,80 m de haut, merveilleux coloris.

Lisette, 0,45 m de haut, merveilleux coloris.

  

Le trousseau de poupée.

Pour rendre attrayant le travail de couture, les programmes ont notifié la confection par les élèves d'un trousseau de poupée qui peut être confectionné après l'étude des différents points.

Pour faciliter aux maîtresses l'exécution de tous ces travaux, nous venons d'éditer une grande poupée que l'on coud soi-même et que l'on bourre, soit avec du capok, de la sciure de bois, de la laine, etc.

- Cahier de travail manuel appartenant à Simone Poinsot, 1918.

L.A. Ferrière, Librairie-Editeur, Chaumont (Haute-Marne)