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L'histoire

- Histoire de France par Mme de Saint-Ouen, 1842, Hachette.


- Tableau de l'histoire ancienne et moderne tant sacrée que profane, 1835, Pelagaud, Lesne et Crozet, libraires à Lyon


- Histoire ancienne élémentaire par Mme L.de Saint-Ouen, 1835, Hachette.

- Histoire sainte par l'abbé Drioux, Eugène Belin, 1865.

- Abrégé d'histoire sainte par M.Duruy, Hachette, 1846.

- Abrégé d'histoire sainte, de J.J.Pigeon à Lisieux, 1845.

- L'histoire moderne par G.Bélèze, Jules Delalain, 1863.

- Petit cours d'histoire et de géographie par l'abbé Drioux, Librairie classique d'Eugène Belin à Paris.

- L'histoire de France par Lamé Fleury, 1848.

L'histoire de France


La loi sur l'enseignement primaire obligatoire du 28 mars 1882 supprime l'histoire sainte.

L’enseignement comprend particulièrement l'histoire de la France jusqu'à nos jours.

Une heure de leçon tous les jours est prévue pour l'enseignement de l'histoire et de la géographie, auquel se rattache l'instruction civique dans l'organisation pédagogique des écoles primaires publiques.

  

Avec l'affaire Dreyfus, une tendance hostile à l'armée se manifeste chez les jeunes instituteurs qui défendent la doctrine de la paix à tout prix. Ils proscrivent les livres d'histoire qui ne relatent que les exploits des grands assassins couronnés ou galonnés. Parmi ces livres on peut citer les ouvrages de Compayré qui parle discipline et d'amour du drapeau, de Burdeau qui s'intitule "Devoir et Patrie", le manuel d'instruction civique de Paul Bert qui fait montre de chauvinisme. Inversement ils demandent d'introduire dans les écoles le manuel d'histoire de Gustave Hervé (ancien instituteur, rédacteur de la Revue de l'enseignement primaire et primaire supérieur) qui condamne l'histoire militaire et s'en prend à la politique extérieure et coloniale. (L'œuvre scolaire de la IIIe République de Maurice Gontard)

A travers les mesures anticléricales du gouvernement, il y a des changements dans les manuels scolaires qui  sont influencés par l'athéisme. Cette nouvelle orientation déplaît aux catholiques qui n'hésitent pas à condamner les manuels d'Aulard et Débidour (en 1894), de Calvet (en 1898), de Dévinat (en 1898), de Gauthier et Deschamps (1904), de Guiot et Mane (1906) et de Rogie et Despiques (en 1908). En 1909, une circulaire des archevêques et évêques réaffirme la mise à l'index de ces manuels.


Des instructions ministérielles (1905) rappelle que, dans le cours élémentaire, l'enseignement historique est surtout destiné à éveiller la curiosité des enfants, à exercer leur jugement, à développer chez eux à la fois le sens moral et le sentiment patriotique. Dans le cours moyen, on doit s'attacher à faire découvrir aux élèves les causes des événements, à les mettre à même d'en rechercher et d'en apprécier les conséquences. Enfin, dans le cours supérieur, il s'agit de reprendre toute l'histoire de France, mais en élargissant ses horizons, en insistant davantage sur les faits extérieurs auxquels la France a participé ou que des esprits un tant soit peu cultivés ne sauraient ignorer.

  

- Tableau d'histoire de France en cent tableaux, par P.Lehugeur, A.Lahure imprimeur-éditeur à Paris.

- Tableau l'histoire de france en images par E.Truffier, directeur d'école à Arras, Marcel Vagné imprimeur-éditeur à Pont-à-Mousson.

  

- Tableau d'histoire : La Gaule,

Vidal Lablache


 Enseignements

L'histoire sainte


L'ordonnance royale du 29 février 1816 mentionne la géographie, mais non l'histoire, parmi les matières pouvant être enseignées. L'instruction qui suit, l'intègre dans la géographie puisqu'elle prescrit de rapporter à chaque localité les évènements remarquables qui s'y rattachent ; il (l'instituteur) rappellera surtout ceux de ces évènements qui seront honorables pour nos Rois ou pour la nation, et qui pourront développer dans le cœur des élèves l'amour du souverain et de la patrie. C'est un enseignement civique destiné à consolider le nouveau régime.

Par contre, l'histoire sainte, étroitement liée à l'instruction religieuse, figure au programme à titre obligatoire. Pour la délivrance des brevets de capacité, l'instituteur doit avoir les connaissances nécessaires sur celle-ci.

L'histoire des peuples libres


A l'époque de la Révolution l'enseignement de l'histoire dans les écoles n'existe pas et tout reste est à faire.

Les révolutionnaires, veulent se débarrasser du passé et pensent que la valeur pédagogique de l'histoire réside dans les exemples moraux qu'elle contient; commençons par effacer de notre chronologie tant de siècles d'erreur, l'école enseignerait "l'histoire des peuples libres" nécessaire à la formation morale et civique.

Ici, l''enseignement de l'histoire se confond avec la morale.

L'exemple historique comme instrument d'éducation morale se trouve poussée à incandescence, sous la Convention, par la conviction, héritée de Montesquieu, qu'une République ne peut se fonder que sur la vertu.


Le plan de Le Pelletier, lu à la Convention par Robespierre au nom de la Commission des Six dans la séance du 13 juillet 1793, contient les dispositions suivantes au sujet des livres élémentaires à composer :

 1° Méthode pour apprendre aux enfants à lire, à écrire, à compter, et pour leur donner les notions les plus nécessaires de l'arpentage et du mesurage ;  2° Principes sommaires de la constitution, de la morale, de l'économie domestique et rurale ; récit des faits les plus remarquables de l'histoire des peuples libres et de la Révolution française : le tout divisé par leçons propres à exercer la mémoire des enfants et à développer en eux le germe des vertus civiles et des sentiments républicains

Le Pelletier prévoit qu'on ferait apprendre aux garçons le récit des traits les plus frappants de l'histoire des peuples libres et de celle de la révolution française, et aux filles quelques traits de l'histoire, propres à développer les vertus de leur sexe.


la Convention charge son Comité d'instruction publique de recueillir les traits éclatants de vertus qui ont signalé la Révolution afin d'abord de fournir des matériaux à l'histoire d'un peuple qui jusqu'ici n'eut guère que celui des crimes de ses rois, et conséquemment de ses malheurs, et ensuite, de fournir des modèles à nos contemporains, à nos neveux, et de trouver en eux des imitateurs. Semons la vertu, et nous recueillerons des vertus. (rapport du citoyen Grégoire, l'an 2 de la République)

C'est ainsi que, traçant à leurs élèves la route de la vertu, les instituteurs nationaux mériteront la confiance de la République.

Romme souligne que ce recueil sera le premier livre à mettre sous les yeux des enfants de la patrie; il offrira en même temps des matériaux à l'histoire. (Lettre du Comité d'instruction publique du 8 octobre 1793 à tous les citoyens)


L'édition du Recueil des actions héroïques et vertueuses des républicains français, le premier livre à mettre sous les yeux des enfants de la patrie, est la seule réalisation concrète de la Convention en matière de pédagogie.


Par la suite, la législation napoléonienne exclue l’histoire du programme des écoles primaires.

Le niveau d’instruction des instituteurs du début du XIXe siècle est très faible et peu obtienne le premier degré du brevet de capacité. Il faut donc instruire avant de pouvoir inscrire des matières allant au-delà de lire, écrire et compter.

Pour cela, Guizot entreprend d’améliorer la formation des instituteurs, en mettant notamment au programme des écoles normales les éléments de la géographie et de l’histoire, et surtout de la géographie et de l’histoire de la France. (décret du 14 décembre 1832)

La loi Guizot place l'instruction morale et religieuse en première partie des matières de l'enseignement avec l'histoire sainte et met l'histoire générale en option.

Il fournit aux écoles un grand nombre d'exemplaires des Histoires tirées de l'Ecriture Sainte.

Dans le statut sur les écoles primaires communales du 25 avril 1834, il précise : Pour les enfants de huit à dix ans, l'instruction morale et religieuse consistera dans l'étude de l'Histoire sainte, Ancien et Nouveau Testament.

Pour les enfants de dix ans et au dessus, ils recevront en outre des  notions élémentaires de géographie et d'histoire, et surtout de la géographie et de l'histoire de la France.

L'ouvrage commandé par Guizot pour introduire l'histoire dans les écoles, intitulé Premières notions de géographie, de chronologie et d'histoire, par un ancien inspecteur général Letronne, annonce que l'histoire y est entièrement subordonnée à la géographie et que les notions d'histoire universelle ont été classées, autant qu'on l'a pu, d'après l'ordre géographiquement précédemment suivi. L'histoire apparaît donc comme une sorte d'appendice de la géographie.

  

Boulay de la Meurthe, membre de la Société pour l’instruction élémentaire, président de la Commission des livres et méthodes du Comité central d'instruction primaire de Paris, développe l’enseignement de l’histoire dans les classes supérieures des écoles primaires de Paris et fait interdire le manuel d’histoire dont se servent les frères des Écoles chrétiennes en raison de son esprit « fort peu national ».

Dès 1835, le Comité central décide d'adopter , chaque été, une liste des méthodes, des tableaux et des livres qui seront en usage dans les écoles municipales pendant l'année scolaire suivante, liste qui doit ensuite être communiquée au ministre.

L'histoire fait partie des matières dont la commission cherche à promouvoir l'enseignement, qui n'est dispensé qu'aux moniteurs et monitrices des écoles mutuelles patronnées par la municipalité.


1° Sont adoptés pour les récitations d'histoire dans les classes de moniteurs et monitrices :

L'Histoire de France, par Ragon ;

Le Manuel d'Histoire de France, par MM. Meissas et Michelot.

2° Est adoptée pour les développements à donner à l'histoire de France, comme livre de lecture courante :

L'Histoire de France, par Bonnechose.


L'intérêt de Boulay de la Meurthe pour l'histoire s’accroit encore en 1840, moment d’une forte bouffée nationaliste qui accentue le désir de faire enseigner l’histoire nationale : Un des plus puissants moyens de faire aimer la France, ses institutions et son gouvernement, d’assurer son indépendance, sa grandeur et son repos, c’est l’enseignement de son histoire dans les écoles primaires.

A la Seconde République, Falloux indique dans sa loi que l’enseignement primaire peut comprendre en outre les éléments de l’histoire et de la géographie.

Il restreint sévèrement le programme des études dans les écoles normales ; l'enseignement de l'histoire y devient facultatif mais l'histoire sainte reste naturellement au programme.

L'instruction morale et religieuse consistera, pour les enfants de la seconde division, dans l'étude de l'Histoire sainte, ancien et nouveau testament (règlement pour les écoles primaires)

Au début du Second Empire, dans les écoles élémentaires, c'est la géographie, non l'histoire, qui est citée en 1857 parmi les matières qu'il était désirable d'enseigner à tous les enfants admis dans les écoles rurales et dans un certains nombre de nos écoles de villes.

Il y a malheureusement peu d'écoles où l'enseignement s'étend un peu au-delà de la première partie du programme.

L'histoire devient obligatoire


Victor Duruy, ministre de l'instruction publique, rétablit l’enseignement des matières supprimées par la loi Falloux dans les écoles normales et place l’histoire et la géographie de la France parmi les matières obligatoires de l’école élémentaire. (Art. 16 de la loi sur l'enseignement primaire)


Les éléments de l'histoire et de la géographie de la France sont ajoutés aux matières obligatoires de l'enseignement primaire.


Conférence de Charles Robert, secrétaire général du ministère de l'Instruction publique, du 6 septembre 1867 à la Sorbonne.

Au temps où nous sommes, la nation française tout entière doit connaître les éléments de son histoire…votre enseignement sera un sincère et tranquille exposé des faits… l'enseignement de l'histoire se rattache à l'un des sentiments les plus chers à l'homme, je veux parler de l'amour de la patrie…

Le patriotisme, qu'il ne faut jamais confondre d'ailleurs avec la haine aveugle de l'étranger, et qui doit au contraire se combiner de plus en plus avec l'amour de l'humanité, c'est surtout l'adhésion du cœur et de l'esprit à certaines idées, à certaines mœurs, à certains principes inhérents à la nation à laquelle on appartient et qui en déterminent le caractère. J'aime mon pays parce qu'il a telles ou telles qualités, parce qu'il a dans son passé telles ou telles grandes pages ; je sens que, dans cette grande individualité nationale, une solidarité intime existe entre le présent, le passé et l'avenir…

C'est dans ce sentiment qu'il vous faut aborder l'enseignement de l'histoire… Il ne doit pas être une nomenclature sèche et aride de faits et de dates. Si vous prenez certains livres d'histoire de France employés dans les écoles primaires, vous y trouverez une insipide énumération de personnages couronnés ; à la suite du nom de chacun d'eux se trouve une liste de faits, les uns très importants, les autres très insignifiants, accompagnés de dates auxquelles s'ajoutent celles de la naissance et de la mort du roi. S'il venait à l'idée de l'un d'entre vous de faire apprendre par cœur à l'un de ses élèves un tel livre, j'oserais lui dire qu'il n'est pas fidèle à sa mission d'instituteur ; ce serait mettre ces pauvres enfants à la torture, les soumettre à un supplice bien plus intolérable que la question ordinaire et extraordinaire qu'on infligeait avant 1789.

Dans l'instruction concernant l'organisation pédagogique des écoles du département de la Seine du 10 juillet 1868, Octave Gréard indique qu'en histoire, le maître devra s'attacher à fixer dans l'esprit des élèves le caractère distinctif des périodes, le sens général des événements, le rôle marquant des hommes, et à développer dans leur cœur le sentiment national sans viser au-delà, et surtout sans entrer dans les détails dont la multiplicité ne produirait que la confusion ; il dictera des résumés, il leur en fera faire à eux-mêmes ; il s'assurera, par des interrogations fréquentes, qu'il a été compris et suivi.

  

L'histoire et la géographie locales


Un vif mouvement d'opinion s'est produit ces dernières années en faveur de l'enseignement de l'histoire et de la géographie locales dans les divers ordres d'enseignement et tout particulièrement dans les écoles primaires et primaires supérieures. ..

C'est un fait malheureusement trop certain que la plupart des élèves et un grand nombre de Français ignorent presque entièrement tout ce qui a trait à la géographie et à l'histoire de la commune, du département où ils sont nés et de l'ancienne province dont le département faisait partie avant la Révolution…

Or, dans notre France, si fertile en talents et en dévouements, il n'est pas un coin de terre qui n'est son histoire particulière, d'où se dégage presque toujours une vertu éducative, une leçon de civisme ; il n'est pas un seul de nos départements qui ne puisse s'enorgueillir d'avoir vu naître des hommes remarquables à divers titres, dont il serait juste d'honorer le souvenir, ne fût-ce que pour tenter de leur susciter des imitateurs et des émules.

On est d'autant plus attaché à son pays qu'on a de plus nombreuses raisons de l'aimer, de s'y sentir en quelque sorte solidaire des générations disparues, et l'amour du sol natal, comme je le disais à la Chambre des députés, est le plus solide fondement de l'amour de la patrie.

C'est pénétré de cette conviction que je crois devoir vous recommander de porter votre attention la plus vigilante sur l'enseignement de l'histoire et de la géographie locales.

Il ne s'agit pas évidemment de créer de toute pièce un enseignement nouveau, venant s'ajouter à tous les autres, et en particulier à celui de l'histoire nationale, qui doit avoir la première et la plus éminente place… (Maurice Faure, circulaire aux recteurs du 25 février 1911)


Il est décerné annuellement le 14 juillet, sur la proposition des préfets et des recteurs, des récompenses spéciales aux membres de l'enseignement primaire, notamment aux instituteurs et institutrices, qui, soit par leurs leçons, soit par leurs recherches ou publications, ont le plus utilement contribué à l'enseignement de l'histoire et de la géographie locales. Ces récompenses consistent en palmes académiques et médailles.

Afin d'aider les instituteurs sur les services qu'ils peuvent rendre à la science historique, pour y puiser les éléments de monographies, le ministre souhaite, dans tous les départements pourvus d'une école normale d'instituteurs, que quelques leçons soient, chaque année, données par l'archiviste départemental aux maîtres sur l'organisation des collections municipales.

- Histoire de France en images, cours Gauthier et Deschamps, CM 1933 et Histoire de France, cours Gauthier et Deschamps, CE,1928, par A. Aymard, Librairie Hachette

- Histoire générale, Classes enfantines et année préparatoire, par Désiré Blanchet et Jules Pinard, quatre-vingt-dix-septième édition, Librairie Classique Eugène Belin, 1889

- Petite Histoire générale, CS, par Désiré Blanchet, Librairie Classique Eugène Belin, 188?

- Récits familiers de l'histoire nationale par A. Aulard et A. Debidour, CE, Librairie d'Education Moderne, 189?

- Histoire de France par Claude Augé et Maxime Petit, CE, Librairie Larousse, 1894

- Récits et Entretiens sur notre Histoire Nationale par G. Ducoudray, CE, Librairie Hachette et Cie, 1883.

- Histoire et civilisation de la France, CE et CM,  Librairie Hachette et Cie,1891

- Histoire de France par E. Segond, CP, Librairie Hatier,

- Histoire de France par A. Seignette, CE, Editeur Paul Dupont, 1902

- Etude de l'histoire de France simplifiée par J Thiéry, CM, Imprimerie & librairie Camille Robbe, 1903

- Histoire de France par J. Guiot et Fr Mane, CE, Librairie Classique Delaplane, 1917.

  

- Nouveau cours d'histoire de France par M. Girard, CE, neuvième édition, Librairie Briday, Delhomme et Briguet, successeurs, 1887

- Histoire de France, CM, chez les éditeurs Alfred Mame et fils à Tours et Poussielgue Frères à Paris, 1880

  

- Précis historique de la guerre de 1914, CM et CS

- Résumés d'histoire de France avec supplément sur la guerre de 1914-1918, CE et CM,

par A. Chevalier, chez les libraires classiques et chez l'auteur, 1919

- Histoire de France par L. Brossolette, CE, Librairie Delagrave, 1934

- Petite Histoire de la France et de la Civilisation française, par Paul Bernard et F. Redon, CM, Librairie Fernand Nathan,1930

Tableau d'histoire : 1 - un village gaulois,

Editions Rossignol.

  


La découverte de Vercingétorix


Admirateur de Jules César, Napoléon III contribue largement à la découverte de Vercingétorix en lançant notamment des fouilles sur le site d’Alésia. Henri Martin dans son histoire de France populaire (1867 à 1875), vulgarise et fait admettre définitivement l’existence de Vercingétorix.

Au XIXe siècle, une nouvelle idéologie se fait jour : le nationalisme.

Le peuple gaulois plait aussi bien à la droite nationaliste contente de voir ainsi " la race française" assise sur cette souche issue du fond des âges, que la gauche anticléricale qui voit un atout majeur : commencer l'histoire de France avant l'arrivée du christianisme.

  


Sous l'Ancien Régime, l'histoire de France était celle des Rois et ne remontait qu'à l'antiquité gréco-romaine. Pour les rois de France, un seul grand ancêtre compte : Clovis, le premier des envahisseurs barbares à avoir été baptisé.


En 1789, on passe d'une monarchie qui lie le sujet à son roi à une nation avec un destin commun.

Le XIXe siècle va refaire l'histoire en transformant les batailles entre rois en guerres nationales. On bâtit comme les autres pays d'Europe, ce que l'on appelle le "roman national", une grande épopée qui vend l'idée de nations issues du fond des âges et sa longue file de héros fondateurs.


L'entrée des gaulois dans notre histoire de France


Dans un système monarchique, seule la généalogie du monarque compte vraiment. Depuis la Révolution, le peuple, ce nouvel acteur, a fait sa grande entrée sur la scène de l'histoire. A lui aussi il a donc fallu trouver un aïeul, tout aussi fabriqué mais tout aussi opportun : le peuple gaulois. (François Reynaert, Nos ancêtres les gaulois et autres fadaises)


Voici comment on décrit les Gaulois dans un manuel d’histoire de 1837 :

Les Gaulois si braves étaient fort barbares, leur religion était grossière et cruelle : leur prêtres, nommés Druides, immolaient à leurs dieux des victimes humaines. Divisés en peuplades indépendantes,  ils ne surent où prévoir les dangers dont les menaçait la puissance toujours croissante des Romains, ni se réunir pour résister aux armes de Jules César qui les vainquit les uns après les autres. (Abrégé de l’histoire de France, par F. Delarue)

L’histoire commence ainsi : Autrefois, la France portait le nom de Gaule, et ses habitants s’appelaient Gaulois…

Et se poursuit : Vercingétorix est l’un des premiers chefs ayant réussi à fédérer une partie importante des peuples Gaulois, en montrant de réels talents militaires face à l’un des plus grands stratèges de son temps, Jules César.


Voici comment certains auteurs le décrivent dans leur manuel d’histoire de France :

Vercingétorix, jeune chevalier du pays des Arvernes, fut reconnu comme chef de la résistance. Il leva les contributions de guerre sur les peuplades, eut droit de vie et de mort sur tous, et, après avoir imposé à ses soldats une organisation sévère, il donna le signal de l’insurrection… (Histoire de France de Claude Augé et Maxime Petit, librairie Larousse, 1894)

Vercingétorix fut le héros de l’indépendance. C’était un chef arverne, patriote ardent. Il eut le sentiment de la patrie gauloise. Son ennemi, Jules César, a dit de lui : «  Jamais il ne s’arma pour son intérêt personnel ; mais pour la liberté de tous les Gaulois… (Cours d’histoire de France de Gauthier et Deschamps, librairie Hachette, 1923)


Ernest Lavisse écrit :

Il y a dans le passé le plus lointain une poésie qu’il faut verser dans les jeunes âmes pour y fortifier le sentiment patriotique. Faisons leur aimer nos ancêtres gaulois et les forêts des druides, Charles Martel à Poitiers, Roland à Roncevaux, Godefroi de Bouillon à Jérusalem, Jeanne d’arc, Bayard, tous nos héros du passé, même enveloppés de légendes…

Tout l’enseignement du devoir patriotique se réduit à ceci : une certaine œuvre, à laquelle chaque génération a travaillé ; qu’un lien nous rattache à ceux qui ont vécu, à ceux qui vivront sur cette terre ; que nos ancêtres, c’est nous dans le passé ; que nos descendants, ce sera nous dans l’avenir. Il y a donc une œuvre française, continue et collective : chaque génération y a sa part, et, dans cette génération, tout individu a la sienne.

Enseignement moral et patriotique : là doit aboutir l’enseignement de l’histoire à l’école primaire…

Pour tout dire, si l’écolier n’emporte pas avec lui le vivant souvenir de nos gloires nationales ; s’il ne sait pas que nos ancêtres ont combattu sur mille champs de bataille pour de nobles causes ; s’il n’a pas appris ce qu’il a coûté de sang et d’efforts pour faire l’unité de notre patrie, et dégager ensuite du chaos de nos institutions vieillies les lois sacrées qui nous ont faits libres ; s’il ne devient pas citoyen pénétré de ses devoirs et un soldat qui aime son drapeau, l’instituteur aura perdu son temps.


La IIIe République, instrumentalise Vercingétorix en insistant sur son rôle héroïque de résistant à l’envahisseur et symbole de ce qui fait l’essence française ; propagande destinée à exalter le patriotisme des français après la défaite de 1870.

Quant à Clovis, la promesse de Tolbiac – "Dieu de Clotilde, si tu m'accordes la victoire, je me fais baptiser" – est pour les catholiques, le signe indiscutable d'un choix de Dieu. Pour les républicains, elle prouve le cynisme d'un opportuniste prêt à tout.

  

- Abrégé de l'histoire de France par Delarue, 1837, Delarue, libraire-éditeur à Saint-Etienne.

- Abrégé facile de l'histoire de France par Emile de Bonnechose, Librairie classique d'Eugène Belin à Paris

- Histoire de France par Devinat, CM, Librairie Motteroz et Martinet, Paris, 1908


Jeanne d'Arc


Héroïne rêvée pour construire l'identité nationale, la mémoire de Jeanne d'Arc réapparait au XIXe siècle. Elle plait à tout le monde, la droite catholique est folle de la vierge inspirée qui, au nom de Dieu, a sauvé la France et son roi. Et la gauche, derrière Michelet, annexe tout autant la bergère lorraine et patriote, cette Marianne d'avant la République (François Reynaert). Chacun se dispute l'héritage.

Planche d'images : Mariage des rois

A. Arnaud Editeur, 1951, planche N° 116.

Planche d'images : Moyen Age

A. Arnaud Editeur, 1951, planche N° 148.

Collection Ernest Lavisse, Librairie Armand Colin

- La première année d'Histoire de France avec récits, à l'usage des élèves qui recherchent le Certificat d'Etudes primaires, septième édition, 1877.

- La première année d'Histoire de France avec récits à l'usage des commençants, vingt-septième édition, 1882.,


- La première année d'Histoire de France, Leçons et Récits, 95 gravures, 14 cartes, Résumés, CM, Trente-cinquième édition, programme 1887.


- L'année préparatoire d'Histoire de France, Leçons, Récits, Résumés, Gravures et cartes, CE et CM1, 108e édition, 1909.

- La première année d'Histoire de France, Histoire moderne, Histoire contemporaine, Révision, Education nationale, CM, 72e édition,1894.

- Histoire générale, Antiquité, Moyen-âge, Temps moderne, Leçons, Résumés, Gravures et cartes, CS, 27e édition,1914.