Méthodes de lecture 19e
Méthodes de lecture
Lecture à l'école
L'écriture
Grammaire française
l'orthographe
Le calcul et l'arithmétique
Les mathématiques modernes
Le musée scolaire
Les sciences à l'école
La science de l'hygiène
L'enseignement ménager à l'école
L'agriculture à l'école
la morale à l'école
la prévention routière à l'école
l'épargne scolaire
Histoire à l'école
La géographie à l'école
Le travail manuel à l'école
Les travaux à l'aiguille
Le dessin à l'école
La musique à l'école
La gymnastique
Les bataillons scolaires
L'éducation physique
L'éducation physique et sportive
L'agriculture à l'école
L'école communale
Histoire de l'enseignement
Documents sur l'école
matières d'enseignement
La pédagogie
Post et périscolaire
Découvertes sur l'école

C’est dans le projet de Carnot, en 1848, que l’agriculture apparaît comme partie intégrante du programme primaire : « L’enseignement primaire comprend les faits principaux de l’agriculture. »

Déjà la loi de 1850 sur l’instruction publique place l’agriculture élémentaire parmi les matières facultatives de l’enseignement dans les écoles primaires.

Il importe de familiariser de bonne heure les enfants des communes rurales avec les bons procédés d’agriculture et de leur faire aimer les travaux des champs.

Dans une France essentiellement rurale, le maintien des populations est un enjeu économique et politique.

Les arguments de Fourtoul sont avant tout politiques lorsqu’il déclare aux recteurs dans la circulaire du 18 avril 1855 : « Je n’ai pas besoin d’insister auprès de vous sur tout ce que renferme de fécond pour l’avenir l’idée d’un enseignement des notions de l’agriculture dans les écoles primaires. D’un côté, cet enseignement doit avoir pour effet de propager les bonnes méthodes de culture, et de mettre un certain nombre d’écoles en état de contribuer elles-mêmes aux dépenses de leur entretien ; de l’autre, et, surtout, le gouvernement est en droit d’en attendre ce résultat important, de conserver parmi les instituteurs des goûts simples et modestes, et de les rattacher par des intérêts positifs au sol des communes qui leur ont confié leurs écoles. »

Victor Duruy reprend l’idée exprimée par les instituteurs lors de l’enquête de 1861, d’un enseignement plus pratique, adapté et réservé aux enfants du primaire.

Dans ses instructions de 1867, il demande aux instituteurs des communes rurales de s’efforcer de donner, par le choix des dictées, des lectures et des problèmes, une direction agricole à leur enseignement, soit dans la classe du jour, soit dans celle du soir, et faire de temps en temps, dans leurs cours d’adultes, après les leçons ordinaires d’écriture, de calcul et d’orthographe, des lectures agricoles accompagnées d’explications et de conseils. Les instituteurs doivent faire tous leurs efforts pour annexer un jardin à leur école, afin d’exercer les enfants à la pratique de l’horticulture.

Les conseils départementaux sont autorisés à modifier les règlements des écoles primaires, quant à la fixation des heures de travail et de l’époque des vacances, dans le but de concilier les exercices classiques avec les travaux des champs.

Un enseignement des notions agricoles à l’école primaire semble être la solution contre la désertification des campagnes.

L’enseignement des notions élémentaires d’agriculture devient obligatoire en 1882.

La circulaire de Spuller du 11 décembre 1887, réaffirme la nécessité de l’existence d’un jardin pour toute nouvelle construction d’école.

Enseignement des notions élémentaires d’agriculture dans les écoles rurales.

(Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-arts, circulaire du 4 janvier 1887)


L’enseignement des notions d’agriculture que peut comporter le programme de l’école élémentaire doit s’adresser beaucoup moins à la mémoire des enfants qu’à leur intelligence ; il doit s’appuyer sur l’observation des faits journaliers de la vie agricole et sur une expérimentation simple, appropriée aux ressources matérielles dont dispose l’école, et destinée à mettre en évidence les notions scientifiques fondamentales des opérations culturales les plus importantes. Ce qu’il faut surtout apprendre aux enfants, à l’école rurale, c’est le pourquoi de ces opérations avec l’explication des phénomènes qui les accompagnent, et non le détail des procédés d’exécution , encore moins un résumé des préceptes, de définitions ou de recettes agricoles. Connaître les conditions essentielles du développement des végétaux cultivés, comprendre la raison d’être des travaux habituels de la culture ordinaire et celle des règles d’hygiène de l’homme et des animaux domestiques, voilà ce qu’il faudrait apprendre d’abord à tout agriculteur et l’on n’y peut parvenir que par la méthode expérimentale.

C'est dire qu’un maître ferait fausse route, dont l’enseignement agricole consisterait uniquement dans l’étude et la récitation, par l’élève, d’un manuel d’agriculture, si bien conçu que fût ce manuel ; il faut nécessairement recourir à des expériences très simples et surtout l’observation.

En effet, c’est seulement en mettant le phénomène à observer sous les yeux des enfants qu’on pourra leur apprendre à observer, qu’on pourra établir dans leur esprit les idées fondamentales sur lesquelles repose la science  agricole moderne, idées que l’écolier campagnard ne peut acquérir qu’à l’école où il ne sera jamais nécessaire de lui enseigner ce que son père sait mieux que l’instituteur et qu’il apprendra sûrement par sa propre expérience pratique.

L’école doit se borner à préparer l’enfant à l’apprentissage intelligent du métier qui le fera vivre et à lui donner le goût de sa future profession ; à cet égard, le maître ne devra jamais oublier que le meilleur moyen de faire aimer à un ouvrier son ouvrage, c’est de le lui faire  comprendre.

Le but à atteindre pour l’enseignement agricole primaire, c’est, en résumé, d’initier le plus grand nombre des enfants de nos campagnes aux connaissances élémentaires indispensables pour lire avec fruit un livre d’agriculture moderne, pour suivre avec profit une conférence agricole ; c’est de leur inspirer l’amour de la vie des champs et le désir de ne point la changer pour celle de la ville ou de l’usine ; c’est de les pénétrer de cette vérité que le métier d’agriculteur, le plus indépendant de tous, est plus rémunérateur que beaucoup d’autres pour tout praticien laborieux, intelligent et instruit.

Livre Simple notions sur l'agriculture par TH. H. Barrau, librairie Hachette, 1869.

Gravure de la France agricole par G. Heuzé.

Notre instituteur nous fit procéder, sous sa direction, à une expérience pour nous convaincre de l'efficacité des engrais chimiques. (Jean Lavenir d'Edouard Petit et Georges Lamy, publications Alcide Picard.)

L’instituteur rural


A vrai dire, il n’y a plus d’instituteurs ruraux ; il n’existe que des instituteurs publics…

Nous avons tous connu des maîtres qui, dès leur nomination, s’étaient considérés comme voués aux postes de villages, même d’un village où s’écoulait toute leur carrière. Sans même remonter au début du second Empire, où l’instituteur, souvent un retraité, voire un ancien militaire du pays, qui tenant classe dans son hameau, n’avait aucune raison de rechercher d’autres postes, dès après 1870, beaucoup d’écoles, dirigées par d’anciens élèves d’école normale, changeaient cependant rarement de titulaires…

Or, il s’agissait de maîtres de valeur, d’esprit réellement distingué, qui ne végétaient par conséquent pas, dans une école de campagne par insuffisance pour d’autres postes plus en vue. Mais, ils avaient l’esprit rural. Ils admettaient de vivre et de faire carrière dans un village, où ils se trouvaient d’ailleurs parfaitement heureux.

Ces maîtres, consciencieux, dévoués, appelés dans toutes les questions de ventes ou de partages de propriétés, de litiges survenus entre voisins, étaient pour les habitants, qui avaient tous des enfants à l’école, à la fois des arbitres de compétence et de moralité. Leur prestige, leur autorité étaient très grandes. Nul ne se serait avisé de s’insurger contre leur avis, qu’on venait solliciter dans bien des cas.»

(L’école devant le problème paysan de Louis Fondard, 1928)

  

L’agriculture française, fin XIXe siècle, ne s’est pas perfectionnée aussi vite et autant que l’industrie. Elle connaît une crise produite par l’émigration des ouvriers des champs vers les villes. Les connaissances d’autrefois ne suffisent plus à l’agriculteur ;  il s’agit de substituer la culture intensive à la culture extensive. 

L’enseignement agricole, fait des efforts pour pénétrer partout et convertir les agriculteurs, mais ils restent insuffisants. Les progrès sont lents car le public adulte est peu préparé à un enseignement scientifique. Pour que cela change, il faut initier les jeunes dès l’école primaire à la science agricole.

Pour développer le goût de la culture chez l’enfant on crée des jardins scolaires.

L’enfant né à la campagne avait autrefois spontanément le goût des champs et, de tradition, il se destinait à la culture. Quelques rares numéros sortaient des rangs pour embrasser une carrière ‘meilleure », disait-on… Aujourd’hui cette exception est devenue la règle.

L’amour du sol et l’idée de se fixer à la campagne pour le travailler n’étant pas spontanée dans le cœur et l’intelligence, il est indispensable de l’intéresser directement et progressivement à la culture par des travaux pratiques au jardin… Quand cet enfant aura entendu vanter la richesse du sol, la noble profession de cultivateur intelligent, et qu’on aura pu, d’autre part, l’amener à cultiver les plantes les plus ordinaires avec un plein succès, il y aura foi, se rendra compte qu’avec de bonnes semences et des engrais appropriés on parvient aisément à faire de la culture véritablement économique et rémunératrice ; à ce moment l’enfant sera en bonne voie… (Etude sur les jardins scolaires de J. Vercier)

Le ministre de l’Instruction publique, comprenant la nécessité de faire collaborer l’instituteur au relèvement de l’agriculture, précise dans une circulaire le 4 janvier 1897 : « l’école doit se borner à préparer l’enfant à l’apprentissage intelligent du métier qui le fera vivre et lui donner le goût de sa future profession ». Il adresse aux recteurs des instructions pour les écoles normales où il dit : « Il importe de mettre le futur instituteur à même : 1° d’appliquer avec intelligence à l’école du jour les instructions du 4 janvier 1897 ; 2° de collaborer efficacement, par l’école du soir, par son action sur les adultes, à l’œuvre du professeur départemental. »

L’Etat récompense chaque année, par des prix spéciaux, un certain nombre d’instituteurs qui se font remarquer par leur zèle en matière agricole.

Concours pour prix agricole.


Tout instituteur et toute institutrice appartenant à une école primaire ou à une école primaire supérieure, en qualité d'adjoint ou de directeur, qui en fera la demande, sera admis à concourir.

Le professeur d'agriculture visitera leurs jardins et champs de démonstration.


Les éléments d'appréciation servant au classement des candidats sont:

1- les antécédents du candidat

2- la valeur de l'enseignement agricole théorique.

3- la valeur de l'enseignement pratique.

4- la tenue des jardins et champs de démonstration.

5- l'action de l'instituteur sur le progrès de l'agriculture et de l'horticulture locales.


Nature des récompenses :

1er prix : Médaille avec prime de 300frs

Autres prix : Médaille avec prime variant de 100 à 200 frs

"Effets du sulfate d'ammoniaque sur pommes de terre irriguées, chez M. Village, instituteur à Saint-Barnabé (Bouches-du-Rhône)."

Lettre du Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts aux préfets, le 18 janvier 1900, concernant le concours agricole


 Enseignements

Enseignement scientifique


5. L'agriculture