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L'écolier


4. Jeux et récréation


Aucune récréation ne coupe la classe du matin et la classe du soir. Aussi longtemps avant l’heure de la sortie générale, c’est un va-et-vient continuel entre la classe et la cour. Dans la plupart des écoles sont suspendu, à côté de la porte, une planchette portant sur une face le mot « Sorti » et sur l’autre le mot »Rentré ». L’élève qui a obtenu la permission de se rendre à la cour doit avant d’ouvrir la porte, tourner la planchette pour indiquer qu’il est sorti, et en revenant, la retourner pour annoncer qu’il est rentré. Antérieurement à l’emploi de la planchette, on se servait, dans certaines écoles, d’un morceau de bois, appelé indice, déposé sur le bureau du maître ; l’élève qui voulait sortir allait prendre l’indice, et en rentrant, le remettait à sa place habituelle.

C’est Victor Duruy qui prescrit, en 1866, de couper chaque demi-journée par un repos de dix ou quinze minutes afin de lutter contre l’immobilité du corps et la fatigue d’esprit imposées pendant trois heures consécutives. Jules Ferry l’inscrit dans la législation scolaire sous le vocable "récréation".

Les écoliers doivent se livrer à une dépense physique, de manière à être calmes en classe. La récréation permet, en outre, à l’enfant de satisfaire certains de ses besoins les plus impérieux. Comme toutes les autres activités scolaires, elle s’insère dans le système disciplinaire qui gouverne la vie collective des écoliers.

"Jeux et exercices de force ou d’adresse sont pour le jeune âge des conditions absolues de santé morale et de vigueur physique," indique une circulaire de 1890.

Si on est garçon, les jeux de ballon, saute-mouton, les gendarmes et voleurs, la tape, la barre et les billes ont la primauté. Si on est une fille, la balle, la marelle, la corde à sauter, le cerceau sont très appréciés.

Jeux d'osselets en alu et os

Toupie

Pous-pous

"Quoi ! supprimer le jeu, cet exercice si profitable au développement des organes, absolument nécessaire à la prodigieuse activité de la vie de l'enfant ; supprimer le jeu libre dans la cour libre, le grand jeu où tout le monde joue, tout le monde, élèves et maîtres ! mais c'est enlever à l'école un de ses attraits, nous dirions presque sa poésie, c'est en faire quelque chose qui ressemble à l'atelier, ou à la caserne.

Il faut à l'enfant des jeux libres, vatiés, capricieux..." (Eugène Rendu)

  

Nos petits écoliers : le jeu de billes, le chant et le défilé

Les billes, la balle et la paume sont, de tous les jeux, ceux pour lesquels les écoliers se passionnent le plus. Il n’est guère d’enfants dont les poches, gonflées de billes et d’agathes de toutes les couleurs, ne résonnent, quand ils marchent, d’un cliquetis expressif. Les avons-nous assez admirés, ces maîtres de la trime ou du triangle qui calaient, la main appuyée sur le sol ou sur le genou, et dont la bille, dirigée par un coup d’œil habile, allait sans dévier heurter la nôtre ! Ils n’avaient pas toujours, il est vrai, la même supériorité au moment des compositions, mais ce n’était pas là le grand intérêt. Les billes classent l’écolier et le classeront longtemps. En réalité, c’est un bon jeu ; il impose des attitudes qui donnent de la souplesse et il exerce singulièrement le coup d’œil. C’est le jeu d’adresse des journées chaudes de l’été.

La balle est, au contraire, un exercice d’hiver. Balle classique recouverte de peau, aux quartiers multicolores ; balle moderne en caoutchouc, ballon gonflé d’air, balle au mur, balle empoisonnée, balle au bâton, balle à la riposte, balle cavalière, etc

( L’éducation physique des garçons par J.-B. Fonssagrives, 1870.)

…, nous disposions de beaucoup de temps libre, surtout pendant la belle saison. . Nous l’occupions par des jeux très variés qui, curieusement, revenaient, d’une année à l’autre, à peu près à la même époque. Parmi eux : les jeux de billes à cinq trous ; les jeux de toupies et de palets ; le saute-mouton ; le jeu de barres ; les « six buts » ou thèque (genre de base-ball)

Dans nos campagnes, le sabot restait le roi de la chaussure. Incommode et lourd, nous l’abandonnions souvent dans nos jeux et nous courions pieds nus. Le soulier, apparu à cette époque, fut parcimonieusement utilisé au début : rien que le dimanche et seulement en été. C’est en trichant que je m’en suis servi quelquefois pour donner mes premiers coups de pied dans un ballon rond. (Jean Cornec, Josette et Jean Cornec, instituteurs)

- Diabolo

- Jokari

- yoyo

Balles et

Corde à sauter

Et pour former les équipes, on débutait toujours par « chif ou mi »… : les ciseaux coupent la feuille, les ciseaux ne cassent pas la pierre, la pierre tombent dans le puits. « Chif ou mi »…

Mais bien entendu d’autres jeux trouvaient aussi leur place au fil du temps. En fait, on découvrait là un processus pour le moins mystérieux : qui inventait ces jeux ? Et pourquoi apparaissaient-ils à un moment plus qu’à un autre, là ou ailleurs ?

Ce « Campaniaco », par exemple, qui en ce moment faisait fureur ? « Campaniaco » ! On entendait que cette exclamation d’un bout à l’autre de la cour. Les gosses se mettaient en rond pour hurler en chœur : campa…niaco…. En appuyant à fond sur le « niaco ». En même temps, ils lançaient leurs mains en avant, vers le centre d’un cercle tracé à la craie sur le sol, et ça de deux façons : soit paume ouverte, soit poing fermé. Ceux qui étaient en majorité, quatre paumes ouvertes sur sept par exemple, devaient à l’instant s’égayer dans la cour, les autres étant tacitement désignés pour les attraper ; n’étaient « pris » alors que le premier ayant été frappé trois fois dans le dos « mais n’y va pas en brute, mon vieux ! » - réminiscence du bon vieux gendarme et voleur qui, curieusement, n’avait pas lui-même tout à fait disparu. Et l’on jouait aussi à « campaniaco » sous une autre forme : Cela s’appelait « cot-boys » et « Indien » ou « délodélo »,. Délo… Délivrer… Délivrer le prisonnier… Délo, on comprenait, mais Campaniaco !  Existait-il un étymologiste capable d’expliquer de façon certaine l’origine de ce nom étrange ?

(Le buveur d’encre de Jean-Emile Dommergues-Donguès, 2002, Atlantica)

Colin Maillard


C’est un jeu de filles et de garçons.
On fait tourner sur lui-même un joueur qui a les yeux bandés, afin qu’il perde le sens de l’orientation. Les participants, dispersés, provoquent de la voix ou de la main le “colin“ qui doit les atteindre (colin désigne dans l’ancien vocabulaire des jeux celui qui s’y colle).

Lorsque le colin a attrapé un joueur et l’a identifié, il lui cède sa place.



- Edmond Castan, 1868.





La main chaude


C’est un jeu de filles et de garçons.

Un joueur doit se cacher le visage sur les genoux d’un de ses camarades assis devant lui - afin de ne pas voir ceux qui l’entourent - et doit poser sa main droite ouverte derrière son dos. Les autres joueurs viennent le frapper un à un. Celui qui ne voit pas doit donner le nom de celui qui l’a frappé. Quand il y réussit, celui qui est identifié prend sa place.


- Chocarne-Moreau, 1901




Pet en gueule


Deux joueurs se tiennent à bras-le-corps, mais dans une position renversée, de manière que chacun ait la tête entre les cuisses de l'autre.
Ils se renversent alternativement sur deux autres joueurs à quatre pattes au sol, qui à leur tour seront sur leurs pieds, portant l'autre, la tête en bas, ou ont eux-mêmes la tête en bas et sont portés par l'autre.

Un jeu du Moyen Age qui a duré jusqu’au 19ème siècle



- Edmé-Jean Pigal, vers 1830.




Le jeu de billes


Avant les belles billes rondes les garçons jouaient avec des glands, des olives, des noix ou des noisettes. Puis sont venues les billes en terre, en pierre, en marbre, en ivoire et finalement en verre deviennent rondes et lisses.







- Baptiste Martin Sylvestre, vers 1840




Les osselets


Les osselets se jouaient avec cinq petits os, provenant de l’astragale (un des os de la cheville) d’un mouton ou d’un porc.

 Ce fut d’abord un jeu de hasard, car une valeur particulière était attribuée à chacune des faces, puis cela devient un jeu d’adresse et de rapidité.

On lance en l’air un osselet et pendant ce temps on en ramasse un et l’on récupère le premier avant qu’il ne touche la table (ou le sol). Puis chaque fois que l’on lance le premier osselet, il faut ramasser un osselet supplémentaire.

Il existe de nombreuses variantes du jeu d’osselets.

Les quatre faces d'un osselet sont : le creux, le dos, le i et l's.


- Eugène Ernest Damas, 1887







Saute mouton

C’est un jeu physique, qui ne connaît ni vainqueur ni vaincu.

L’un des joueurs devient le mouton, il courbe le dos, met ses mains sur ses genoux et baisse le plus possible la tête. Les autres joueurs sautent par dessus le mouton en prenant appui des deux mains sur son dos et en écartant les jambes. Petit à petit le mouton se redresse et le saut devient plus difficile.



- P. L. Surugue



  

Les jeux

Barres (règle)


1 – Deux joueurs réputés les meilleurs, tirent au sort, à la courte-paille ou à pile ou face, pour savoir qui appellera le premier.

2 – L’un et l’autre choisissent à tour de rôle les joueurs qui feront partie de chaque camp.

3 – Celui qui a appelé le premier se rend au camp opposé pour engager la partie. Il pose un pied sur la limite du camp et frappe trois coups dans la main de l’adversaire qu’il a choisi. Au troisième coup, il part et fait son possible pour ne pas être atteint par celui qu’il a provoqué.

4 – Pendant ce temps, ses camarades surveillent l’action, et l’un ou l’autre, quelquefois deux ou trois à la fois, partent au secours de leur compagnon et essayent de prendre celui qui a été forcé de quitter les siens.

5 – Mais le joueur, près d’être atteint, est vivement retourné à son camp et ses camarades sont déjà là, prêts à faire prisonnier l’un ou l’autre des téméraires du camp opposé.

6 – On a le droit de prendre un ennemi quand on a quitté son camp après qu’il est sorti du sien. Dès qu’on l’a touché on doit crier : « Pris. »

7 – A ce mot, le combat cesse un moment. Le prisonnier se rend au poste. Il fait trois enjambées à partir du camp ennemi et il se tient à la place où il a sauté, le bras tendu vers ses compagnons qui cherchent à le délivrer. Pendant ce temps, celui qui l’a pris va engager de nouveau.

8  - Les prisonniers de chaque camp restent debout au poste, les uns à la suite des autres et se touchant tous par une main, jusqu’au moment où l’un des leur peut atteindre le dernier prisonnier sans avoir été capturé lui-même ; il crie alors : « Délivré » et il a l’honneur d’aller engager à son tour.

9 – Mais souvent les prisonniers ne peuvent être délivrés et leur nombre augmente de plus en plus. Quand un camp a perdu la moitié plus un de ses soldats, la partie est finie et la victoire est au compte du camp opposé.

REMARQUES :

1° Tout joueur qui crie à tort « Pris » ou « Délivré » est prisonnier lui-même.

2° Celui qui a pu, sans se faire prendre, toucher la limite du camp opposé, doit crier : « Camp forcé » afin de faire arrêter la partie. C’est à lui alors qu’appartient le devoir de l’engager à nouveau.

(Lectures Leçons d’agriculture de Bouvier et Letrait, Fernand Nathan, 1899).




Mère Garuche à cloche-pied (règle)


On commence d’abord par tracer un cercle de un mètre environ de diamètre dans un coin quelconque ; c’est le camp. Puis chacun prépare sa garuche, c'est-à-dire qu’il met son mouchoir en forme d’aiguille : un simple nœud, peu serré, suffit à maintenir le mouchoir tortillé.

REGLES

1 – Celui qui est désigné par le sort se rend dans le camp et met sa garuche en boule. Puis, tout en disant : «  La mère Garuche sort du camp » il s’avance à cloche-pied vers ses camarades, prêt à lancer son mouchoir sur le premier joueur qui se trouve à sa portée.

2 – S’il n’attrape personne, il met les deux pieds à terre, va ramasser son mouchoir et se sauve vivement à son camp, pendant que les joueurs le reconduisent à coup de garuches.

3 – Il ressort du camp comme la première fois et s’il est plus heureux, c’est le joueur atteint qui est reconduit au camp dans les mêmes conditions et qui devient à son tour la mère Garuche. Le jeu n’a donc pas de fin.

(Lectures Leçons d’agriculture de Bouvier et Letrait, Fernand Nathan, 1899)

Tableau d'élocution Rossignol. Troisième série N°17,

"dans la cour de l'école"

Jeux de billes en verre et en terre avec son sac