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Pupilles de l'école publique

Dès le début des hostilités, un extraordinaire courant d’assistance aux victimes se développe.

Les orphelins sont secourus par des associations philanthropiques qui font appel à la générosité du public.

Les milieux confessionnels français tentent de récupérer à leur profit, les fonds de diverses fondations dans le monde et notamment aux Etat-Unis.

  

Création de l’œuvre des « Pupilles de l’école publique »


À l’instigation du Recteur de Paris, Louis Liard, un comité d’initiative est créé en juillet 1915 par des universitaires entourés d'enseignants et amis de l'école publique pour aider matériellement et moralement les orphelins et victimes de guerre,  fréquentant ou ayant fréquenté l'école publique. 

Des personnalités de renom composent ce groupe, notamment Emile Durkheim, Paul Lapie, Xavier Léon, Edouard Petit, Pauline Kergomard…

Appel à l’organisation de juillet-aout 1915

La guerre laissera derrière elle un nombre malheureusement considérable d’orphelins envers lesquels la nation aura des devoirs dont elle a, dès à présent, conscience. Il a paru à un certain nombre d’universitaires, appartenant à tous les ordres d’enseignement, que l’Ecole publique, l’Ecole nationale avait, dans cette tâche commune, un rôle particulier à remplir et pour lequel elle ne saurait être remplacée.

Elle se doit tout spécialement à ceux de ces orphelins qui la fréquentent dès à présent ou qui seront appelés à la fréquenter plus tard par la volonté de leur mère ou de leur tuteur. L’Ecole a le devoir de n’abandonner à personne le soin de veiller sur eux. Nous vous proposons donc de fonder une œuvre à laquelle on pourrait donner le nom d’Œuvre des Pupilles de l’Ecole publique.

Ces enfants seraient les pupilles de l’Ecole à un double titre. D’abord, c’est à l’Ecole elle-même qu’il conviendrait de demander une part des ressources nécessaires pour les élever et, ultérieurement, pour faciliter leur placement. Il n’est pas douteux que les écoles de tous degrés – primaire, secondaires et supérieures – ne répondent avec empressement à l’appel qui leur serait adressé. Au produit de ces cotisations viendraient s’ajouter et une contribution de l’Etat qui apparaît comme très vraisemblable, et les dons que l’on obtiendrait aisément des amis de l’Ecole.

Mais, outre cette assistance matérielle, l’Ecole devra à ces orphelins une assistance morale. Les enfants qui ne pourront pas être élevés auprès de leur mère ou de leur tuteur devront être placés dans des familles, car nous estimons qu’il ne faudra recourir aux orphelinats que quand il sera impossible de faire autrement. Or, l’Ecole est dans les meilleurs conditions pour aider à ce placement. Tout d’abord, la famille où il est le plus désirable que l’enfant soit accueilli est celle de l’instituteur et de l’institutrice, et, d’après les renseignements qui nous sont parvenus, nous sommes assurés que beaucoup de maîtres et de maîtresses, des professeurs de nos lycées et de nos collèges de filles et de garçons, sont prêts à accepter cette responsabilité. Là où il leur serait impossible d’offrir eux-mêmes aux orphelins le foyer qui leur manque, ils pourraient, mieux que personne, désigner les familles auxquelles il conviendrait de s’adresser. En tout état de cause, ils se feraient certainement un devoir d’exercer sur l’éducation des pupilles de l’Ecole une surveillance particulièrement attentive.

Pour atteindre son but, notre œuvre devrait avoir une base essentiellement régionale et locale : le département nous paraît en être le cadre naturel. Il pourrait donc se constituer, dans chaque chef-lieu, sur l’initiative de l’Inspecteur d’académie ou du Recteur, un Comité qui comprendrait, par exemple, des membres des divers ordres d’enseignement, des représentants des associations amicales de maîtres, d’élèves et d’anciens élèves, en même temps que des personnes connues pour leur dévouement à L’Ecole publique. C’est à ce Comité qu’il appartiendrait de se renseigner sur les orphelins dont l’école doit s’occuper, sur les offres qui seraient faites par le personnel enseignant ou par des familles en vue du placement des enfants ; c’est lui qui provoquerait les libéralités, qui centraliserait les ressources, etc. Il se constituerait et s’administrerait d’une manière autonome. On verrait plus tard s’il ne serait pas utile que tous ces Comités locaux fussent reliés les uns aux autres par un Comité central qui, sans intervenir dans le fonctionnement des organes locaux, assurerait l’unité de l’œuvre.

Vous voyez aisément que ces Comités locaux et ce Comité central ne se confondraient aucunement ni avec l’Office national ni avec les Offices départementaux, dont un récent projet de loi sur les Orphelins de la Guerre prévoit la création. Tout au contraire, notre œuvre serait une de celles dont le projet suppose l’existence et dont le concours serait indispensable au fonctionnement des Offices qu’il propose d’instituer.

Tel est, réduit à ses lignes essentielles, le projet que nous nous permettons de soumettre à votre examen et pour lequel nous sollicitons votre concours. Nous serions heureux de savoir ce que vous en pensez : toutes les observations ou suggestions que vous voudrez bien nous communiquer seront accueillies avec reconnaissances.

Circulaire d’octobre 1915 :

Les réponses à la circulaire du Comité d’initiative de l’œuvre des Pupilles de l’Ecole publique ont été unanimes à reconnaître la valeur de l’œuvre projetée. Toutes nous font espérer que tous les amis de l’Ecole contribueront à son succès.

  

« Cette initiative entend bien se démarquer des autres œuvres existantes (en particulier des œuvres confessionnelles) en défendant la spécificité de son combat », écrit Mathias Gardet (Histoire des PEP Pupilles de l’école publique, Editions Beauchesne).

Nous avions la preuve que si nous ne faisions rien pour nos orphelins, l’Ecole publique serait une des premières victimes de la guerre, une de celles qui auraient le plus à en souffrir... L’Ecole publique, c’est l’école nationale, l’école ouverte à tous, qui n’exclut personne, et l’œuvre des Pupilles de l’Ecole publique accueillant sans distinction les orphelins qui viennent à elles ne saurait, sans calomnie, être accusée de rompre l’union sacrée. (Discours du vice-président Paul Lapie à l’AG constitutive du 6 avril 1917)

L’urgence est d’autant importante que l’on estime qu’un racolage s’effectue par les œuvres d’inspirations confessionnelles.

Clivage majeur, au cœur de la philanthropie envers les orphelins : c’est un nouveau terrain de lutte des catholiques et de leurs adversaires laïcs.

Pour se différencier, on adopte un nouveau vocabulaire, Au-dessus de la charité, il y a la solidarité.


Devant le succès remporté par la première journée de collecte organisée par le Secours national les 23 et 24 mai 1915, il est décidé que dorénavant, toute journée en faveur des orphelins de la guerre sera contrôlée par un comité d’entente. Ce dernier doit décider de la répartition des fonds entre les diverses œuvres, en principe au prorata du nombre des orphelins recueillis. Le 27 juin 1915, un Comité national de répartition est institué. Il préfigure l’Office des pupilles de la Nation, son conseil d’administration réunissant les représentants des principales associations.

Aux sommes collectées lors des journées nationales du 27 juin 1915 et du 1er et 2 novembre 1916 s’adjoignent des financements conséquents du Secours national et de la Société américaine de secours aux orphelins, ainsi que des subventions publiques importantes allouées notamment par le Parlement ou le ministère de la Guerre.

Le comité d’initiative des Pep, qui lance son premier appel durant l’été 2015, est constitué un peu trop tard pour pouvoir faire partie du premier cercle d’associations dont les représentants sont désignés d’office au sein du nouveau comité de répartition.

  

Une Campagne est lancée le 1er janvier 1916, par le président Louis Liard sous le nom de « sou des pupilles », s’adressant plus particulièrement aux élèves des écoles publiques de Paris et de la Seine. :

Mes enfants. Je sais combien vous avez été bons et généreux depuis le commencement de la Guerre. A toutes les œuvres qui vous ont été signalées, vous avez donné, donné encore sans vous lasser. Je viens aujourd’hui tendre la main pour une œuvre qui, plus que tout autre, doit toucher vos cœurs de petits Français. Vous n’ignorez pas que des milliers de soldats, morts glorieusement pour la France, ont laissé de jeunes enfants, sans laisser toujours de quoi vivre et s’instruire. Votre recteur, vos inspecteurs, vos proviseurs, Directeurs et directrices, vos Professeurs, vos Instituteurs, vos Institutrices, ont pensé que vous ne refuseriez pas de faire, avec eux, quelque chose pour ceux de ces pauvres orphelins qui seront vos camarades dans les écoles de la République… Je n’ai pas besoin de vous dire que vous avez une dette envers eux. Vous le sentez, vous le comprenez de vous-mêmes. C’est au sang de leurs pères, versé pour nous et pour ceux qui viendront après nous, que vous devez d’avoir une patrie libre, respectée, glorieuse, où renaîtra la douce paix, avec son travail, sa richesse et ses joies.

  

L’initiative du Recteur Liard recueille un immense succès.


Les sections créées se transforment rapidement en associations départementales (AD) autonomes, sous le régime de la loi de mai 1916 à titre d’œuvre de guerre autorisée à faire appel à la générosité publique.

Elles sont présidées par des inspecteurs d’académie, des recteurs ou des hommes politiques. Les corps des inspecteurs et des chefs d’établissement sont surreprésentés, alors que celui des instituteurs est pratiquement inexistant.


L’œuvre des Pep se trouve aussi sur les mêmes terrains d’action que d’autres associations laïques tel que l’Orphelinat des armées qui bénéficie d’un soutien ministériel privilégié ou les Orphelins de la guerre, créée à Etretat en 1914.

Se pose les questions, de quels orphelins s’occupera l’œuvre ? Comment sera fait la répartition des orphelins entre les diverses œuvres, afin d’éviter les doubles emplois et la dispersion des fonds et des bonnes volontés ?

Le Comité d’initiative répond qu’il lui semble au contraire qu’à côté de ces œuvres privées, les unes d’un caractère très général, les autres plutôt corporatives, l’Université, détentrice de l’enseignement public, avait à prendre sa responsabilité et à s’inquiété du sort des orphelins qui lui appartiennent… La diversité des œuvres est ici une nécessité, il ne s’agit nullement de disperser les efforts et les bonnes volontés, il s’agit de les multiplier pour répondre à toutes les exigences et à toutes les situations. Il ne s’agit pas davantage de rompre l’union sacrée faire une œuvre de propagande : l’Université a le respect de toutes les convictions, elle ne prétend à aucun degré imposer sa fréquentation, elle entend seulement ne pas se désintéresser de ceux qui la fréquentent : elle considère qu’elle est spécialement qualifiée pour revendiquer en face d’œuvres également généreuses mais ou plus générales ou trop particulières plus spéciales et qui sont toutes des œuvres privées, son rôle public d’éducatrice et pour prêter à ses enfants son assistance matérielle et son assistance morale…


Malgré ces éclaircissements, l’organisation de groupements départementaux se fait en précisant que cette œuvre ne serait qu’un complément de l’Orphelinat des armées. Entre associations du même bord, des négociations sont menées à l’amiable.

Par contre, avec les associations traditionnellement adverses, les conflits sont souvent exacerbés et si les tractations s’avèrent incontournables, les concessions sont plus importantes, écrit Mathias Gardet. Les associations confessionnelles sont nombreuses et très actives.

L’école laïque et l’école confessionnelle mènent une guerre d’influence pour le recrutement des pupilles, malgré leur dire.

La répartition des orphelins entre œuvres concurrentes ou parallèles


Malgré tout , chacun accuse le camp adverse de ne pas respecter ce principe de répartition, déclenchant par là même une guerre d’influence des pupilles.

La fédération


Il devient nécessaire de transformer le comité d’initiative en fédération nationale des associations départementales qui se sont créées. Celle-ci est officiellement constituée le 6 avril 1917.

C’est Paul Lapie, directeur de l’enseignement primaire, qui préside l’assemblée constitutive, en l’absence de Louis Liard, malade. Celui-ci décèdera la même année, et c’est Léon Bourgeois, sénateur, Ministre du travail et de la prévoyance sociale, qui prend la présidence du conseil d’administration.

Un poste de vice-président est réservé de droit au président de la Fédération des amicales d’instituteurs et d’institutrices, reconnaissant, par-là, le rôle capital joué par eux.

Les AD se réunissent le 18 mai 1917 en une Fédération nationale,

Mais suite à la demande de classement au titre des œuvres de guerre déposée à la préfecture de la Seine, la commission siégeant au Ministère de l’Intérieur exige la suppression du mot « nationale » en vue d’éviter toute confusion avec l’Office National prévu par le projet de loi sur les pupilles de la nation. En dépit de démarches faites par L. Bourgeois et M. Lapie la fédération est nommée « générale ».

La composition des conseils d’administration de la Fédération constitué en 1917, est représentative de la volonté du respect de la voie hiérarchique.

La Fédération générale des associations départementales des Pep est reconnue d’utilité publique le 16 août 1919.

La Fraternité franco-américaine


Cette institution, fondée en mars 1916, est chargée de répartir entre les différentes associations françaises, les dons recueillis aux Etats-Unis par the Fatherless children of France (FCOF). Elle bénéficie d'une tutelle diplomatique de poids, obtenant l'aval de l'ambassadeur des Etats-Unis et la présidence d'honneur du maréchal Joffre en 1917. Son siège central est situé à New York, mais elle a aussi un bureau parisien.

Elle a pour objet de soulager les enfants français dans le besoin, âgés de moins de seize ans, dont les pères ont été tués pendant la guerre.

Une caractéristique essentielle de cette institution est le maintien de ces enfants chez eux. Il est donc prévu que chaque enfant doit être élevé par sa propre mère, ou par un autre tuteur qualifié, dans la religion de son père et dans des conditions à peu près normales.

Il existe en 1918, cinquante-quatre Œuvres françaises d’orphelins affiliées à cette institution. Ces Œuvres, qui ont demandé et obtenu l’approbation, ont le privilège de soumettre au Comité de Paris des listes d’enfants nécessiteux admissibles à une aide. Ces noms sont ensuite envoyés au comité exécutif national à New York, qui les distribue à son tour parmi les cent quatre-vingt Comités à travers l’Amérique.

Les fonds collectés pour l'adoption de ces enfants français par les adoptants américains sont distribués aux orphelins par l’intermédiaire de la poste française.

Le Comité à Paris leur ayant renvoyé la liste des noms des enfants adoptés, ainsi que les noms et adresses des adoptants américains, ainsi que la durée pendant laquelle ces soins sont pris en charge, dès que possible notifie l’enfant, sa mère ou son tuteur. La mère ou le tuteur doit ensuite obtenir du maire ou d'un autre responsable du district un certificat de vie et le transmettre au bureau de Paris.

L’intégration du mouvement à la structure organique du système scolaire permet de recourir à ses ressources et à son personnel, d’investir son espace et de déployer toute une série d’activités, y compris durant le temps scolaire, sans devoir solliciter des autorisations spécifiques ni craindre le refus des autorités compétentes.

Cela permet de très nombreuses tombolas, kermesses, fêtes, etc.

Une cotisation annuelle par élève, en prenant une base minimum, permet par leur nombre d’obtenir des sommes importantes. Dans la plupart des cas, c’est à la générosité des parents qu’on s’adresse, les écoliers ne possédant peu d’économie. Cette collecte représente une part importante des recettes qui dépasse largement les autres cotisations.


Dès les années 1916-1917, la mobilisation des instituteurs et institutrices est très intensive pour financer le mouvement. Une des activités les plus répandues est la culture de jardins scolaires, accompagnée parfois d’activités d’élevage.

Pour soutenir ce type d’initiative, le vice-président de la Fédération, Paul Lapie, signale la proposition d’un industriel qui offre aux amicales d’instituteurs la création d’une « caisse des peaux de lapins » au profit des orphelins.

De très nombreux instituteurs partent aussi avec leurs élèves en promenade pour faire la cueillette de plantes médicinales :

Queues de cerises, fleurs de tilleul et de sureau, feuilles de noyer, bougeons de sapins et de ronces, feuille de frêne, menthe des jardins, guimauve, pépins de potirons, chiendent en septembre, fleurs de gentiane, tussilage ou pas-d’âne en hiver, gratteron ou gaillet, pariétaire, racines d’asperges sauvages, feuille de bardane, absinthe maritime, ortie… (supplément au Bulletin départemental de l’instruction primaire n°258, 1917)

Ce type de collecte sert non seulement à enrichir la caisse des pupilles, mais à discipliner les promenades des enfants et à les instruire, note le comité national en 1917.

Les jeunes filles sont sollicitées pour des activités plus traditionnelles de couture avec les Œuvres du trousseau, ainsi que pour la fabrication de lots pour les tombolas.

La collecte de vieux papiers est une activité rentable à cette époque de crise du papier, de même pour les vieux chiffons.

Outre ces campagnes, s’ajoutent les quêtes avec installations de troncs dans les mairies ou de troncs de privation dans les écoles où sont versées des petites sommes gagnées çà et là, et qui, au lieu de se transformer en bonbons ou en rubans, se transforment en piécettes blanches pour le camarade orphelin.

Ailleurs est instituée la « dîme du bonheur » ou « dîme du malheur », des quêtes étant effectuées lors de mariages, des enterrements ou autres fêtes.


Par ailleurs, les rivalités sont âpres quand il s’agit d’obtenir des soutiens moraux et financiers. Plusieurs inspecteurs d’académie signalent la campagne menée dans leur département par le clergé défendant aux enfants des écoles à cotiser à l’œuvre des Pep, sous menace de « refus de la première communion en cas d’infraction à cette défense ».


La distribution des secours aux pupilles qui fréquentent les écoles publiques est souvent conditionnée en fonction du mérite scolaire et est même parfois utilisée pour lutter contre l’absentéisme.

Au contraire d’autres récompensent l’assiduité, ses résultats scolaires et ses réussites au certificat d’études.

Loi du 27 juillet 1917


La qualité de pupille de la Nation a été élevée en France par la loi du 27 juillet 1917.

Elle est destinée à l'origine aux enfants « orphelins de guerre » adoptés par la Nation.

La qualité de pupille de la Nation offre aux enfants et jeunes gens qui la reçoivent une protection supplémentaire jusqu’à l’âge légal de leur majorité, en complément de celle exercée par leurs familles.

Cette loi de Georges Clémenceau avait été proposée et déposée le 22 avril 1915 par Léon Bourgeois, sénateur de la Marne.

L’application générale de la loi est confiée à l’Office national des pupilles de la Nation, qui exerce sur tout l’ensemble de l’œuvre et pour toute l’étendue du territoire une action générale d’impulsion, de direction et de contrôle. Il répartit les subventions de l’Etat.

Cet établissement public est rattaché au Ministère de l'Instruction publique. À partir de 1946, ces enfants seront gérés par l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG).



Cette loi modifie l’équilibre difficilement établi dans la répartition des moyens financiers.

Dorénavant, les institutions publiques reprennent la main.

Il faut bien marquer que les Pupilles de l’Ecole publique ne font pas double emploi avec les Pupilles de la Nation. Ces derniers sont institués en vertu d’une loi, tandis que l’œuvre des Pupilles de l’Ecole est une œuvre privée, indique une note dans le bulletin de la FADPEP (janvier-avril 1924).

A côté de l’Office départemental des Pupilles de la Nation, institution d’Etat, il existe un grand nombre d’associations philanthropiques privées patronnant les veuves et les orphelins de la guerre… L’œuvre, en dehors des secours de l’Etat, qui vont prendre fin avec l’application de la loi sur les pensions militaires, continue de distribuer des secours particuliers pris sur sa propre caisse, alimentée par les cotisations des maîtres et des élèves de nos écoles publiques et thésaurise pour les besoins de demain… L’œuvre des Pupilles de l’Ecole publique, Association privée, ne s’identifie donc pas avec l’Office départemental des pupilles de la nation, service d’Etat. L’œuvre des pupilles de la nation est une organisation d’Etat, qui a sa législation définitive, son administration et ses fonctionnaires. Cette Œuvre essentiellement nationale, et qui nous domine par sa grandeur en même temps que par son budget, n’atténue en rien notre mérite. ((Bulletin départemental de l’instruction primaire, février-mars 1920, AD 74)


Notre Œuvre est l’œuvre de l’Ecole publique, de l’école nationale, mais elle n’est pas due à une initiative de l’Etat et elle reste tout de même une œuvre privée, soumise aux mêmes conditions que les autres, subissant la même loi, rappelle Paul Lapie. (Bulletin de la FADPEP, février-mai 1921)



La Fédération adopte rapidement une définition extrêmement large de l’orphelin de guerre. Le comité national de la Fédération, lors de sa séance du 30 mars 1918, décide que l’école a le devoir d’être plus large, qu’il est même de son intérêt d’accueillir dans nos associations tous les orphelins qui la fréquentent dès l’instant que leurs pères ont versé leur sang pour la victoire française. De même, l’année suivante, il étend la faculté des associations à venir en aide à des orphelins qui ne peuvent bénéficier de la loi de juillet 1917 (enfants naturels non reconnus, enfants d’étrangers alliés, etc.).


Avec la parution de la loi de 1917, le Comité national de répartition ne transmet plus aux œuvres les subsides pour les orphelins secourus ; il est remplacé par l’Office national et ses annexes départementales.

Cette loi institue dans les conseils douze places aux représentants des associations philanthropiques ou professionnelles exerçants le patronage des orphelins de guerre, par élections.

Un règlement administratif du 22 novembre 1917 indique les modalités des élections.

L’article 23 prévoit un quota désavantageant les associations ayant un gros chiffre d’orphelins ; de 1 à 25 orphelins, les associations ont droit à 1 délégué, de 26 à 100 à 2, de 101 à 200 à 3, de 201 à 300 à 4 et de 301 à 500 à 5.

Il suffirait d’une coalition d’associations ayant de 1 à 29 orphelins pour exclure totalement des offices les œuvres comme celle des Pep, qui en compter plusieurs milliers. Les œuvres confessionnelles sont à leur avantage.

La Fédération propose alors une nouvelle stratégie qui consisterait à transformer les associations départementales en les subdivisant avec la constitution d’associations d’arrondissements ou bien cantonales, voire municipales.

L’œuvre des Bons enfants a, elle aussi, fondé des unions départementales et ces unions sont subdivisées en Associations cantonales qui, tout en étant affiliées à l’union départementale, ont leur autonomie. Si nous ne suivons pas leur exemple nous serons submergés par ces Associations…  Les Bons enfants opèrent une fragmentation encore plus profonde de celle dont on parlait. La cellule n’est pas seulement le canton, c’est la paroisse et, s’il faut d’autres cellules plus petites encore, il y en aura tant qu’il faudra. N’hésitons doc pas à nous engager dans la même voie si nous ne voulons pas à être distancés et continuons chaque Association départementale en autant de fédérations d’associations plus petites, aussi petites qu’il le faudra, (interventions de MM. Pluyaud et Bardord, réunion du comité du 19 avril 1919).


L’autonomie accordée aux sections cantonales est avant tout d’ordre stratégique et il est indispensable qu’elles maintiennent l’unité départementale.

Ceci est interrompu par le décret du 18 aout 1921 modifiant l’article 83 du règlement d’administration publique. Il rééquilibre les forces en présence et assure à nouveau la représentation massive des grosses associations.

Le nombre de délégués de chaque association est dorénavant fixé d’après le chiffre des orphelins.



Le taux des subventions aux associations est proportionnel au nombre de pupilles secourus ou gardés, fixé par le décret du 19 aout 1918. Ce sont dorénavant les offices départementaux qui prennent le relais de la distribution des fonds.

L’Œuvre de la Fraternité américaine ne transmet les dossiers en Amérique qu’après avoir vérifié rigoureusement que l’orphelin n’a pas fait l’objet d’une demande par une autre œuvre et, une fois l’adoption prononcée, le représentant de l’orphelin reçoit directement le mandat de l’Office parisien, qui en même temps informe l’œuvre à laquelle appartient l’enfant.


Après la guerre, l’œuvre des Pupilles de l’école publique cesse d’être une œuvre de guerre au sens de la loi du 30 mai 1916. Elle ne peut plus invoquer le bénéfice de cette loi pour tirer de la générosité publique des ressources ayant pour objet le soulagement des souffrances ou d’infortunes occasionnées par la guerre.

Cependant, Paul Lapie écrit, l’œuvre des Pep n’a nullement terminé son action avec la guerre puisque son objet est de suivre les orphelins de la guerre et de les assister matériellement et moralement jusqu’à ce qu’ils soient en état de e suffire à eux-mêmes. D’autre part, notre fédération a été reconnue d’utilité publique par décret du 16 aout 1919.

Le Ministère de l’Intérieur a déjà exigé la dissolution d’un certain nombre d’associations en tant qu’œuvre de guerre, même celle qui s’étaient constituées sous le double régime de la loi de 1901 et de la loi de 1916. Elles ont été dans l’obligation de se dissoudre et de faire une nouvelle déclaration. Elles se sont reconstituées immédiatement comme Associations déclarées conformément à la loi du 1er juillet 1901.

Un grand nombre d’AD procède alors à la modification de leurs statuts.  Pour continuer leur action, ces associations doivent transmettre leur actif à la Fédération qui, par un simple jeu d’écritures, l’attribue, à titre de subvention, aux associations reconstituées sous le régime de la loi 1901.    

Xavier Léon expose que dans un temps relativement court, il n’y aura plus de Pupilles de la guerre, que dès maintenant, ceux d’âge scolaire se raréfient dans les écoles d’enseignement primaire sur lesquelles repose presque toute entière notre œuvre.  La Fédération prolonge alors le plus possible la durée du patronage exercé par l’œuvre. Le Comité décide, en 1922, d’inscrire officiellement cette option en modifiant l’article premier des statuts, précisant que la durée de l’assistance ne se réduit pas au temps de la scolarité, et de permettre ainsi l’extension de leur tutelle jusqu’à la majorité des Pupilles et même dans certains cas au-delà.

Aide à tous les orphelins


L’AD des Alpes Maritimes qui, frappée de ce que les orphelins de la guerre sont actuellement pourvus, alors que d’autres orphelins et même de simples écoliers sont dans une situation navrante, décide de modifier ses statuts, en rajoutant que l’œuvre peut apporter aussi des secours aux orphelins ou enfants nécessiteux qui ne sont pas exclusivement orphelins de guerre.                                  

Cet exemple fait des émules. Le Comité pose alors comme condition que ceux-ci précisent dans leur statut, que les secours ou aides provenant de la Fédération ne seront distribués qu’aux orphelins de guerre. Cette prudence est liée à la crainte de perdre une des mannes principales de financement du mouvement. Le risque est de ne plus exercer des offices des pupilles de la nation, un droit de regard et donc de ne plus bénéficier de la répartition des fonds centralisés par ces derniers.

Il est précisé, par l’Office national des pupilles de la nation, que dans le décompte des orphelins pour la fixation du nombre de délégués à l’Office national et aux offices départementaux, seuls figureront sur les listes les orphelins victimes de la guerre.

En décembre 1928, Suzanne Chocarne s’interroge s’il n’est pas temps de mettre les statuts de la Fédération en harmonie avec ceux des AD et d’imprimer ainsi définitivement au mouvement une nouvelle dynamique.

Xavier Léon, sachant que presque toutes les associations ont procédé à leur transformation, évoque la nécessité de redéfinir les objectifs de la Fédération.

Une proposition de modification des statuts est adoptée en 1929 :

Article 1er : Il est fondé une Fédération entre les AD des Pep ayant pour objet l’assistance matérielle et morale aux enfants et adolescents fréquentant ou ayant fréquenté les établissements d’enseignement public, notamment aux orphelins et victimes de la guerre… Ces modifications sont destinées (…) à assurer l’extension de l’œuvre à tous les enfants déshérités du sort qui fréquentent l’école publique.


L’Œuvre des orphelins de guerre se transforme ainsi en Œuvre des orphelins de la paix le jour où il n’y aura plus de victimes de la guerre.

Louis Liard (1846-1917), président du comité d’initiative de 1915 à 1917

Agrégé de philosophie, docteur ès-lettre, Louis Liard enseigne dans le secondaire puis en faculté ; il devient ensuite recteur de l’académie de Caen. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la philosophie et sur l’université française. En 1884, il est nommé directeur de l’enseignement supérieur : il réorganise alors le système d’enseignement supérieur français et crée notamment les universités. Membre de l’académie des sciences morales et politiques, il devient en 1902 vice-recteur de l’académie de Paris. En 1915, malgré ses charges et la maladie, il accepte de présider le comité d’initiative qui préfigure la Fédération des Pupilles de l’école publique. Le 1er janvier 1916, il signe une circulaire qui institue le « sou des pupilles ». En 1917, lorsque le comité devient Fédération, il refuse la présidence en raison de la maladie qui l’affaiblit et dont il meurt quelques mois plus tard.

Un appel à l'organisation est émis par le Comité d'initiative en juillet 1915.

Léon Bourgeois (1851-1925), président de 1917 à 1925

Nommé préfet par la « République républicaine » de 1877, Léon Bourgeois devient ensuite député, sénateur, neuf fois ministre, président du Conseil et du Sénat, puis président de la Société des Nations. Au ministère de l’Instruction publique (qu’il a en charge par deux fois en 1890 et 1891), il poursuit l’œuvre de Jules Ferry en réorganisant l’enseignement secondaire et en créant un baccalauréat « moderne ». Fondateur du parti radical, très soucieux d’améliorer la condition sociale des plus démunis, il défend l’impôt sur le revenu et la retraite pour les ouvriers ; il fait adopter la loi sur le repos hebdomadaire. Il cherche à promouvoir le « solidarisme », mouvement qui affirme que la République doit être humanitaire et que les privilégiés doivent « payer leur dette» à l’égard des déshérités. Son intérêt pour l’éducation populaire le conduit à présider la Ligue de l’Enseignement. Premier président des « Pupilles », soucieux de la santé publique, il s’emploiera notamment à faire créer le sanatorium d’Odeillo.

Secours national


Carte postale Journée Française du secours national organisée par le Comité du Secours national et par le groupe parlementaire des départements envahis pour les dimanches et lundi 23 et 24 mai.

Le Comité du Secours national s’est formé au commencement de la guerre afin de subvenir aux misères qu’il prévoyait, mais qui devaient dépasser toute prévision.

Dans ce Comité, toutes les croyances et toutes les opinions sont représentées ; l’existence de la France étant mise en péril, nous nous sommes intimement unis dans le commun amour de la Patrie pour accomplir le commun devoir envers elle.

Ce devoir impose l’appel que nous vous adressons, conjointement avec les représentants des départements envahis.

Après avoir témoigner à nos frères belges et à nos soldats au front votre solidarité généreuse, vous ne manifesterez pas une générosité moindre pour soulager les misères des populations françaises :

Misères des femmes, des enfants et des vieillards.

Misères des veuves et des orphelins.

Misères des Français que l’invasion a chassés de leurs foyers.

Misères de ceux qui sont restés dans leurs pays dévastés.

Misère de ces otages que la barbarie de nos ennemis a transportés par milliers en Allemagne et qu’elle nous rend exténués et moribonds.

Tout le monde souffre dans cette guerre, mais point également. Ceux qui souffrent le moins ont une dette de solidarité nationale envers ceux qui souffrent le plus : les enfants sans père, les familles sans foyer, touts victimes de cette guerre que nos ennemis nous ont imposés et qu’ils ont faite atroce.

Il faut que chacun de nous paye cette dette sacrée pour que nous ayons un droit égal à la grande émotion et à la joie sublime que nous donnera la victoire de la France et de la Civilisation.

Carte et carnet de cartes sur le Sanatorium d'Odeillo, Pyrénées Orientales.

Maison des pupilles de Remoncourt, Vosges.

Concours historique de Noël 1923 en faveur de l'Oeuvre des Pep organisé par AD du Loiret.

Les enfants de la Patrie et les pupilles de la Nation, Louis Lumet, 1919.

CPA Poulbot éditée pour l'Oeuvre des Pep en 1924.

CPA La journée du poilu

  

Médaille pupille de l'école publique, Ardèche.

Pour compléter votre information,

Histoire des PEP Pupilles de l'école publique

 de Mathias Gardet, éditions Beauchêne

CPA The Fatherless Children of France.

Xavier Léon (1868-1935), secrétaire général fondateur de 1915 à 1935

Né à Paris, Xavier Léon étudie la philosophie en Sorbonne et consacre sa vie à cette discipline. Il fonde à 24 ans la Revue de Métaphysique et de Morale et peu après la Société Française de Philosophie. Il publie des ouvrages remarqués et organise en 1900 un congrès international de Philosophie. Rationaliste, il est l’ami de Buisson, de Liard et Durkheim. Au début de la guerre 1914-1918, il s’occupe d’un hôpital installé dans un établissement scolaire. Il a l’idée de fonder des associations d’instituteurs pour venir en aide aux orphelins. Il obtient le concours du ministre Painlevé. Il devient secrétaire général de l’œuvre et le restera jusqu’à sa mort

Ouverture d’internats

Se démarquant des œuvres confessionnelles qui ont opté pour la création d’orphelinats qui vivent la plupart du temps en monde clôt, l’œuvre des Pep a, jusqu’à présent, rejeté l’internat et préféré le placement familial.

Cependant, à partir de 1920, certains membres font part des risques que représente pour l’Œuvre de maintenir à tout prix cette position à l’encontre des internats, car ils sont parfois incontournables et sont presque tous confessionnels.

Lors de l’assemblée générale de 1923, un membre intervient pour signaler : nous avons des pupilles, orphelins de père et de mère, entièrement à notre charge et nous n’avons aucun établissement public où les placer ; nous n’avons même pas pu trouver de famille qui consente à les recueillir et nous avons été forcés de les placer dans des institutions catholiques.

Plusieurs AD commencent à créer des internats pour pupilles en âge scolaire avec tout le soutien de la Fédération.

Une des premières à se lancer dans ce type d’expériences est l’AD de la Loire. Devant l’état d’abandon de 25 fillettes et de 50 garçons, l’AD a trouvé un instituteur qui s’est chargé dans son école de la garde de 10 garçons moyennant 300 F par enfant avec l’accord du conseil municipal.

L’AD, en mai 1922, fonde un établissement sous le nom de pensionnat laïque de lits à l’école publique de garçons de Saint-Marcel de Félines.

En 1926, Xavier Léon n’hésite plus à parler avec fierté de cette initiative comme étant « le premier orphelinat laïque du mouvement.

Devant ce succès, le comité de la Loire décide de fonder une structure d’accueil plus importante : le pensionnat pour jeunes garçons de Verrières, près de Montbrison. La maison est cédée par l’œuvre lyonnaise des enfants de la montagne et fonctionne notamment grâce à l’appui de la municipalité de Saint-Etienne.

En 1924, l’AD de la Charente-inférieure reçoit en donation une propriété et une somme importante de Mme Bouchereau, veuve Robert, de Saint-Jean-d’Angély et décide de créer une fondation portant son nom dont la première initiative est la création d’un internat laïque modèle. La maison s’adresse aussi bien aux orphelins qu’aux abandonnées.

Plus tard, l’AD des Vosges ouvre une maison des pupilles à Remoncourt. De son côté, l’AD de la Marne ouvre, en 1929, un internat laïque à Avize.

Quelques autres AD tentent d’en ouvrir mais sans grand succès.

  

Léon Bourgeois (1851-1925), président de 1917 à 1925

Nommé préfet par la « République républicaine » de 1877, Léon Bourgeois devient ensuite député, sénateur, neuf fois ministre, président du Conseil et du Sénat, puis président de la Société des Nations. Au ministère de l’Instruction publique (qu’il a en charge par deux fois en 1890 et 1891), il poursuit l’œuvre de Jules Ferry en réorganisant l’enseignement secondaire et en créant un baccalauréat « moderne ». Fondateur du parti radical, très soucieux d’améliorer la condition sociale des plus démunis, il défend l’impôt sur le revenu et la retraite pour les ouvriers ; il fait adopter la loi sur le repos hebdomadaire. Il cherche à promouvoir le « solidarisme », mouvement qui affirme que la République doit être humanitaire et que les privilégiés doivent « payer leur dette » à l’égard des déshérités. Son intérêt pour l’éducation populaire le conduit à présider la Ligue de l’Enseignement. Premier président des « Pupilles », soucieux de la santé publique, il s’emploiera notamment à faire créer le sanatorium d’Odeillo.

Paul Lapie (1869-1927), président de 1925 à 1927

Agrégé de philosophie et docteur ès-lettre, Paul Lapie enseigne en lycée et en faculté avant de devenir recteur de l’académie de Toulouse, puis directeur de l’enseignement primaire et enfin vice-recteur de l’académie de Paris. En 1915, c’est dans son cabinet et sous sa direction que se crée le comité d’initiative de l’œuvre. Jusqu’à son arrivée à la présidence, il est un vice-président particulièrement actif. Son impulsion est prépondérante pour le développement de la Fédération et des associations départementales. C’est sous sa présidence que « l’œuvre de guerre » se transforme en « Œuvre de paix » au service des victimes de « l’iniquité sociale ».

Paul Painlevé (1863-1933), président de 1927 à 1933

Professeur de mathématiques à l’École polytechnique, Paul Painlevé est un des plus grands théoriciens de l’aviation naissante. Élu député radical socialiste en 1910, il sera plusieurs fois ministre et sera par trois fois président du Conseil. En 1924, il est de ceux qui fondent le Cartel des Gauches, et sera à ce titre candidat (non élu) à la Présidence de la République. En 1915, alors qu’il est nommé ministre de l’Instruction Publique, les fondateurs du comité d’initiative de l’œuvre des Pupilles viennent lui expliquer que les œuvres-non laïques obtiennent tous les fonds des quêtes publiques en faveur des orphelins. Il décide de faire agréer l’œuvre des Pupilles pour qu’elle puisse obtenir des fonds et aider les orphelins des écoles laïques. Sous sa présidence, les colonies de vacances et les écoles de plein air se développent. Il fait modifier les statuts de l’œuvre qui s’occupe désormais non seulement des orphelins mais de tous les enfants en difficulté.

Sanatorium d'Odeillo (Pyrénées-Orientales).

Association des Orphelins de la Guerre. Fondateur de l'Oeuvre : Emile Vitta le 2 août 1914.

- La pouponnière d'Etretat

- Deux lettres qui ne recevront pas de réponse. Plus de Père ! plus de Mère !